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Île de Pâques (Rapa Nui)

Hola à todos !
C’est parti, après une journée à Santiago pour se reposer à courir de partout nous avons décollé pour l’île de Pâques, de son véritable nom Rapa Nui.

5 jours coupés de toute connexion, au milieu de l’océan Pacifique. Il est temps de vous raconter l’histoire des fameux Moaïs. Alors d’où viennent-ils d’après vous ?

Où se situe l’île de Pâques ?

L’île de Pâques appartient au Chili et se situe dans l’océan Pacifique à 2100km des côtes chiliennes. Elle est donc l’île habitée la plus isolée au monde, avec près de 10 000 habitants.

Pour vous rendre à Rapa Nui, il y a deux options :

  • Avion : 5h30 de vol avec comme seule compagnie LATAM au départ de Santiago ; la liaison depuis Papeete est coupée depuis le COVID.
    Nous avons pris les billets d’avion quelques mois en avance, pour un total de 470€ par personne.
  • Bateau : non testé et peu documenté. Quelques bateaux de fret sont autorisés à prendre des passagers. Sont prioritaires les familles des marins, les chiliens et enfin les touristes étrangers. Nous ne pouvons pas donner d’info sur les tarifs.

D’où viennent alors ces Moaïs ?

L’histoire de l’île est éminemment liée à celle des Moaïs, de l’arrivée de ce peuple issu du triangle polynésien (Tahiti, Nouvelle-Zélande et Hawaï) à la construction de ces immenses statues de pierre.

C’est en -300/-400 avant notre ami JC que les premiers indigènes parviennent à Rapa Nui, débarquant sur la seule plage de l’île, Anakena. A son apogée, le peuple Rapa Nui compta près de 8 000 individus.

Ils se séparent en plusieurs tribus, réparties sur toute l’île, le long de la côte. Alors, ils commencent la fabrication de statues sculptées directement dans la roche du volcan Rano Raraku. Ces statues, ou Moaïs, représentent des membres éminents de chaque tribu, après leur mort. Leurs corps sont d’ailleurs incinérés puis enterrés devant chacune des statues. Dos à l’océan, ils protègent la tribu.
Ils portent des coiffes (Pukao) en pierre de scories rouges provenant du cratère de Puna Pau. Il existe 3 générations de Moaïs, qui deviennent de plus en plus grands.

En 600 après JC, une guerre « civile » éclate et tous les moaïs sont alors renversés voire détruits par les tribus ennemies.

Des siècles plus tard, différents archéologues étudieront et participeront au rétablissement de plusieurs sites importants de l’île. L’armée chilienne quant à elle restaurera les sites dans le village.

Faune et Flore

L’île est soumise à un climat subtropical (chaud et humide toute l’année avec néanmoins une petite brise le soir). Elle est donc riche en couleurs et c’est un réel plaisir pour les yeux de contempler ces fleurs partout dans les rues, les jardins ou sur la plage. Des hibiscus d’une taille que l’on n’avait encore jamais observée auparavant, des « marguerites » violettes…

D’ailleurs ouvrez bien l’œil, l’île regorge de goyaviers sauvages, de quoi grignoter (gratos) au cours de la journée. Les pentes du Rano Kau en sont couvertes !

On a pu d’ores et déjà commencer notre check-list d’animaux rencontrés dans leur environnement naturel durant notre séjour. Notre ami Diego aura été ravi de retrouver ses cousines tortues venant jouer toute l’année au bord du village.
Soudain, au loin… La queue d’une baleine ! Eh oui octobre c’est le début de la saison, on peut les apercevoir depuis la côte (à l’est pour notre part).

Sur un site, c’est de justesse que Camille (munie de ses bâtons de marche défense) réchappa de l’attaque d’une buse défendant hardiment son territoire. Introduites il y a longtemps, sans doute pour chasser certains nuisibles, elles pullulent sur l’île. Attention aux zones boisées !
Rapa Nui compte beaucoup d’animaux en semi-liberté (vaches, chevaux, poules…). Pas d’enclos, la route et les champs pour se nourrir, se déplacer, faire leur vie… Ils portent néanmoins la marque de leur propriétaire.
Léger bémol (et pas des moindres pour Cam qui a dû affronter ses peurs) : les chiens errants… De partout (bienvenue en Amérique latine), plutôt bien portants mais si indifférents aux humains… Ils sont absolument inoffensifs.

Vivre à Rapa nui

Logement

L’île dispose d’une offre pléthorique de logements, de tout standing, à des prix relativement élevés. Compter à minima 40€ la nuit pour 2 personnes, hors saison. Et cela peut monter très haut…

Nous avons donc opté pour l’un des 2 seuls campings de l’île, celui de Mihinoa, en bord de côte. Avec une superbe vue sur l’océan (d’ailleurs les touristes comme locaux affluent à chaque coucher de soleil), il dispose d’une grande salle avec cuisine (casiers individuels) et de douches chaudes. Il est situé à 15min de marche du centre-ville.

5 nuits avec notre propre tente nous auront coûté 130€ (soit 13€ n/p). Il est aussi possible de louer une tente pour 15€ par nuit en plus.

Il est interdit de bivouaquer au sein du parc national !

Comme pour tous les hébergements de l’île, vos hôtes vous récupèrent à l’aéroport, vous accueillant avec le symbolique collier de fleurs. Bon, pas de chance pour nous, notre réservation étant passée à la trappe, pas de collier de fleurs au grand désarroi de Camille, et une bonne demie heure de marche ! Mais sur le principe, pour accéder à l’île, il faut nécessairement bénéficier d’une invitation (fournie par un local ou votre hôtel), ce qui explique peut-être que ceux-ci viennent directement vous récupérer. Dans les faits, personne ne nous a demandé cette invitation.

Repas

Viande, poisson, fruits et légumes sont des denrées dont l’île est autonome. Le matin, on peut d’ailleurs trouver du poisson frais dans les rues du village de Hanga Roa. Pour le reste, tout est importé depuis le continent, les prix sont donc plus élevés qu’au Chili, et qu’en France.

Nous avions fait le choix d’apporter notre nourriture pour ces quelques jours (pâtes, café, compotes…). On a quand même acheté quelques produits frais locaux, notamment des avocats ou de la bière produits sur l’île.

L’île de Pâques dispose évidement de quelques restaurants et food-trucks (non testés donc pas d’avis) mais en moyenne pour un repas il faut compter à partir de 20€.

Le «sachiez-vous» ?

Il faut 3 ans pour obtenir un Moaï : 2 ans de fabrication, à le tailler dans la roche, et 1 an de transport jusqu’au site en le faisant rouler sur des troncs d’arbre.

On recenserait 800 Moaïs sur toute l’île.

Notre visite de l’île 

Visite guidée

Depuis le COVID, quasiment tous les sites des Moaïs doivent être visités uniquement avec un guide agréé. Un sacré budget en plus, mais quitte à venir jusque-là autant en profiter.
Quelques guides francophones (environ 8) sont disponibles. Nous avons pris contact avec Vetea Laroche (nous demander le numéro si besoin), disponible pour les deux jours suivant notre arrivée.
360€ pour deux personnes pendant 2 jours, avec son propre véhicule.

Si vous avez l’opportunité de rencontrer d’autres voyageurs pour partager les frais, ne vous privez pas ! Malheureusement pour nous, notre message dans un groupe FB pour chercher d’autres personnes n’aura pas trouvé preneur…

Les sites visités sur les deux jours :

  • Plage d’Anakena
  • Tongariki : le plus grand site, 15 statues sur la même plateforme !
  • Carrière des Moaïs, sur les flancs du volcan Rano Raraku
  • Ahu Akahanga
  • Vinapu
  • Les habitations, poulaillers… des anciennes tribus
  • Puna Pau : carrière de fabrication des Pukaos
  • Ahu Akivi (Les Explorateurs) : ce sont les seules statues qui ne sont pas dos à la mer, ni sur la côte. Elles représentent les premiers Rapa Nui qui ont découvert l’île
  • Site d’Orongo et cratère de Rano Kau : ancien village et site cérémoniel. Le site comportait originellement un moaï, le plus beau de l’île, qui a été subtilisé par les britanniques et siège désormais au British Museum.

L’île à vélo

John ne jurant que par la bicyclette, c’est donc sur 2 roues que nous avons logiquement arpenté les quelques 55km du tour de l’île (une seule route) pour 500m de dénivelé.
Une location pour 24h avec Océanic Rapa Nui pour 20€/p. Nous avons pu les récupérer la veille pour partir tôt au matin.

Départ de Hanga Roa, nous nous dirigeons vers LA plage de l’île, Anakena, et ses moaïs.

Peu après, Ovahe, une belle crique sauvage ornée de ses falaises.

Nous avons ensuite longé la côte, scrutant sans cesse l’horizon, mais ce coup-ci pas de baleine… Cela dit, de nombreux sites libres d’accès comportant des statues non restaurées, plus ou moins conservées. D’ailleurs c’est amusant d’imaginer des moaïs à chaque tas de rochers croisé !
En quittant la route pour des chemins non pavés, on peut parfois observer d’étonnantes formations volcaniques balayées par les flots.

Plus que quelques kilomètres avant l’arrivée au village. Avant ça, on s’arrête à la seule brasserie de l’île : Mahina !
Si les canettes (lager) ne sont plus produites sur l’île, c’est toujours le cas des bouteilles (IPA et APA), mais elles sont dures à trouver en dehors de la brasserie.

Une rando au Terevaka 

Point culminant de l’île s’élevant à 511m d’altitude. Au départ du site d’Ahu Akivi, précisez que vous venez uniquement pour la randonnée. Pas besoin de pass, ni de guide. Accès gratuit.

La randonnée depuis le centre de Hanga Roa fait 25km aller-retour avec 500m de dénivelé. Très chouette, peu de monde, quelques vaches et surtout une vue à 360 sur toute l’île !

Nos infos pratiques 

  • Fort heureusement, il reste quelques sites de Moaïs que l’on peut voir gratuitement :
    • A la fin du village, le site de Tahai, parfait et connu (très connu !) pour son sunset. Puis un second site, le long de la côte. Peu avant, parcourez le cimetière du village, très coloré, fleuri, peut-être aurez-vous même la chance d’assister à des chants joyeux commémoratifs.
    • Les Moaïs du centre du village
    • Près du port au sud du village
    • Tout au long de la côte de l’île, souvent en piètre état
  • Au milieu du village, vous trouverez le centre d’information du parc, où l’on peut acheter les tickets d’entrée. Nous les avions pris sur internet avant de venir. Ils ne sont pas demandés à l’aéroport mais à chaque entrée de site. Coût des billets : 77€/p.
    Le centre dispose du wifi (code disponible sur le comptoir) et de toilettes gratuits.
  • A côté de cet office, vous trouverez un grand marché artisanal permanent pour évidement repartir avec votre statue miniature (ou pas) en pierre volcanique. On nous a chuchoté à l’oreille que vous pouvez également vous rendre à la prison pour acheter des souvenirs encore moins chers auprès des… prisonniers. Faut bien qu’ils s’occupent !
  • Une seule ville, Hanga Roa, tout est regroupé ici. Une artère principale où vous trouverez tout ce dont vous avez besoin. Un grand et neuf supermarché vient de sortir de terre il y a peu.
  • L’office du tourisme à l’entrée de la ville. Quelques informations mais principalement pour faire tamponner son passeport 😉
  • Deux distributeurs de billets dans le centre.
  • Le musée du Chili, gratuit mais fermé depuis quelques mois pour des tensions entre le Chili et les Rapa Nui. Il devrait normalement ouvrir d’ici quelques semaines. Grosse déception pour nous, le musée a très bonne réputation.

Notre bilan

On a aimé

  • Visites guidées : très intéressant évidemment. Pas mal de kilomètres en voiture et d’informations donc deux journées assez denses mine de rien. Nous avons été fascinés par l’histoire de cette île perdue au beau milieu du Pacifique.
  • Tour de l’île à vélo : indépendance et un peu d’effort (enfin !), deux aspects réunis pour passer une bonne journée. Prendre le temps d’admirer les paysages, s’essayer à la photo et surtout retourner sur les sites des Moaïs (les sites payants, hormis la carrière et Ahu Akivi, sont suffisamment visibles de l’extérieur pour apprécier et prendre de belles photos).
  • Rando au Terevaka : simple mais efficace, une randonnée très appréciable pour ce premier sommet du voyage. Elle offre un beau panorama de l’île.
  • Pique-nique pour le coucher de soleil à Tahai pour l’anniversaire de Camille.

On a moins aimé

  • Coût : une visite sur l’île de Pâques n’est clairement pas pour tous les budgets. Entre le prix du vol, de l’entrée au parc, du logement, des guides et de l’alimentation… On atteint vite le millier d’euros le séjour par personne.
  • Guide obligatoire sur la majorité des sites : honnêtement, on ne s’en est rendu que bien après avoir pris les billets, difficile de dire si on serait quand même allé sur l’île si on l’avait su dès le départ. On s’imaginait déjà faire le tour de l’île à pied, rester des heures à contempler les statues, se lever à l’aube chaque matin pour les voir s’illuminer… Que nenni ; si le guide nous apprend beaucoup de l’histoire de l’île et de ses coutumes, on perd grandement en liberté.
  • Peu de routes, quelques chemins mais beaucoup de propriétés privées. Il faut se renseigner à l’office du tourisme pour le moindre itinéraire afin de s’assurer que cela est bien permis.
  • Depuis quelques temps (en 2022) à la suite d’un incendie criminel, l’accès à l’intérieur du cratère de la carrière des Moaïs est prohibé. Dommage, on aurait bien aimé voir cela de nos propres yeux.

Sans doute la seule occasion d’y aller, donc on prend bien en compte les aspects négatifs mais feu on y va !

Nos incontournables

  • Ne pas rater les principaux sites : Tongariki, carrière des moaïs, Orongo, Anakena
  • Faire le tour de l’île (à pied, en vélo, en scooter…)
  • Assister à un coucher de soleil à Ahu Tahai

Au final ce fut la parfaite destination pour démarrer notre long périple. L’île de Pâques, c’est un lieu si magique, mystique, paisible et accueillant (et safe à tout point de vue). On se sent hors du temps, sur cette petite île perdue dans l’infinité de l’océan. C’est l’occasion rêvée pour se déconnecter du reste du monde, et de s’imprégner de l’histoire de cette civilisation ancrée dans la roche.
A cette époque (début octobre), il y a encore bien peu de monde, la saison n’étant pas encore officiellement lancée. Bientôt des hordes de touristes déferleront sur l’île, l’expérience ne sera alors plus la même.
Une parenthèse bienvenue avant de retrouver le chaos urbain de Santiago où nous attend, peut-être, notre nouvelle maison.

A très vite les copains !

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