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El Bolson, Esquel, Bariloche et région des lacs

Fin de la pampa (pour quelques temps du moins) avec la fabuleuse parenthèse du parc national Perito Moreno, on arrive dans une région riche et prisée de la Patagonie, reconnue pour ses lacs et ses stations de ski. On retrouve enfin des températures correctes et de la vie, ça sentirait presque l’été !

Esquel

Nous ne passerons que brièvement à Esquel, le temps d’une après-midi. Camille connaît déjà le coin pour y être passée lors de son précédent voyage, uniquement pour couper la route entre Puerto Madryn et El Chalten. Il n’y a pas non plus de quoi s’éterniser, notre plan est de monter au parc national Los Alerces dans la soirée puis de rejoindre El Bolson plus haut. La ville est plutôt mignonne cela dit, comme un air d’Alpes françaises (station de ski, chalets, lacs, pâturages, pinèdes…), on retrouve enfin de la verdure et des couleurs après des jours à traverser cette satanée pampa. Sur les hauteurs de la ville, on part se poser au bord de la laguna La Zeta. Le lieu est prisé mais suffisamment grand pour trouver un coin tranquille. On gare la voiture près de la lagune et on sort les chaises pour profiter du soleil. Au loin on entend le boum boum qui émane du parador de l’autre côté.

John fait un premier test de dessert en pleine nature, ce sera un tiramisu. L’Argentine a hérité de nombreuses traditions et spécialités italiennes, on trouve aisément de la mascarpone. Le vent, les insectes et une meute de chiens viendront compliquer la tâche mais il s’en sort comme un chef. Direction le frigo, on en profitera le lendemain ! Au coucher de soleil on prend la direction du parc national, presque à contrecœur tant nous étions confortablement installés auprès de ce lac, on se serait bien vu y passer la nuit.

La route pour se rendre au parc est superbe avec le coucher de soleil. Personne au guichet lorsqu’on passe l’entrée du parc, on continue et on se pose sur un parking en bordure du lac Futalaufquen, près du village du même nom.

Parc national Los Alerces

Le parc national Los Alerces fait partie d’une réserve de biosphère reconnue par l’UNESCO et incluant également les parcs Nahuel Huapi, Lago Puelo, Los Arrayanes et Lanin. Il vise notamment à protéger l’alerce, cyprès de Patagonie (fitzroya), une espèce endémique de Patagonie qui peut atteindre 60m de hauteur et l’un des arbres à la plus grande longévité (plus de 2000 ans !). D’ailleurs on l’avait déjà croisé côté chilien au nord de la Carretera Austral !
Dans les faits, on n’en croisera pas beaucoup, la plupart sont situés de l’autre côté du lac, accessible uniquement en bateau.

Au matin, réveil paisible au bord du lac. Petit air frais des montagnes, agréable, le soleil se reflète à la surface de l’eau. On décide de suivre le sentier côtier qui longe la rive ouest du lac. Les vues sont superbes, nous ne croisons personne. Le sentier suivant est fermé mais on décide quand même de s’y aventurer pour atteindre un beau point de vue sur le lac. Beaucoup de fleurs sur le chemin, c’est agréable de revoir un peu de végétation. Les environs, entre lacs et montagnes, nous rappellent beaucoup nos contrées européennes.

On observe aussi des portions ravagées, le parc a été durement marqué par de forts incendies cette dernière décennie. Ce sera également le cas cette année, quelques semaines seulement après notre passage…

Difficile de parcourir le parc sans son propre véhicule. L’idéal est de suivre la route et de s’arrêter au gré des envies, pour aller voir une cascade, se poser sur une plage… Quelques portions piétonnes existent mais sont entrecoupées de longues portions sur la route. Les premiers kilomètres depuis le sud sont pavés avant de laisser place à une piste très correcte mais parfois rocailleuse et souvent poussiéreuse.

Sur la route, on s’arrête à plusieurs reprises pour aller voir une cascade ou un mirador, de courts sentiers permettent de se dégourdir les jambes. Plus au nord, on marque un stop pour le sentier du Viejo Lahuan. Il s’agit du nom mapuche pour l’alerce. La boucle, plate si ce n’est la première partie pour rejoindre la passerelle, est relativement courte et très agréable. Cela semble aussi la partie la plus touristique du parc. Le parking est payant (1000p/h), ce qui fait un peu grimacer sachant qu’on paie déjà l’entrée du parc (bon, dans les faits nous n’avons pas payé l’entrée à l’heure où nous sommes rentrés, mais question de principe ahah).

Le parking est payant à l’heure donc on presse un peu le pas pour ne pas déborder. Une passerelle permet de traverser le beau rio Arrayanes et de suivre un circuit offrant des vues sur le lago Menéndez d’un côté et le lago Rivadavia d’un autre. Sur le chemin on observe le Lahuan solitaire, un très âgé spécimen.

On ressort du parc et on se pose en bord de rivière du côté de Villa Lago Rivadavia. Un espace récréatif est aménagé, on y retrouve un camping-car allemand avec qui on avait déjà partagé le spot en bord de plage la veille dans le parc.

Entrée du parc : 20 000p/personne (~20€)

El Bolson

Ville et environs

Aujourd’hui, le but c’est de remonter à El Bolson en prévision de la randonnée à venir pour le Cajon del Azul. On arrive rapidement et on part se balader dans la ville. El Bolson a la réputation de ville pittoresque, refuge des hippies et artistes. A vrai dire c’est un peu grand pour être réduit à cela, peut-être cela concerne-t-il plutôt le centre-ville, animé en cette saison. Il y a quelques marchés de rue où l’on vend de tout, on en profite pour racheter une calebasse de maté pour quelques euros, cette fois directement creusée dans une courge. On a eu une mauvaise expérience avec la précédente, en bois, qui s’est fissurée après quelques mois. Le bois est beaucoup plus compliqué à entretenir et la plupart des gens lui préfèrent la courge comme matériau.

C’est l’été et les étals sont remplis de beaux fruits rouges alors on en profite également pour acheter quelques cerises et des framboises ! Au passage on grignote des empanadas, on en avait déjà goûté côté chilien mais ce sont nos premiers en Argentine. Ils sont souvent plus petits que leurs confrères chiliens et avec l’inflation actuelle, bien plus onéreux. Ceux-là reviennent à un peu moins de 2€, on se laisse aller.

On passe par une boulangerie qui a fière réputation, El Obrador, pour prendre un beau pain aux céréales, quel plaisir de retrouver enfin du vrai pain ! On commence à saturer de cette fausse baguette ultra-sèche qu’ils vendent de partout.

Les emplettes terminées, on part à la recherche d’un coin de bivouac pour passer le reste de la journée, au calme. Il est grand temps de se consacrer un peu au blog, on a déjà plusieurs mois de retard et de moins en moins l’envie. Malheureusement les spots que l’on trouve sont déjà pris ; on est samedi en même temps, chaque argentin vivant est quelque part en train de faire un barbecue… Quant aux autres spots, aucun réseau ! On cherche, on cherche, et on finit par trouver un petit paradis à l’ombre, au bord du Rio Azul. Le coin est apprécié des locaux, chaque espace est stratégiquement occupé par un véhicule et l’odeur de viande grillée parfume l’air ambiant, c’est parfait.

On profite de l’après-midi pour se baigner, écrire, étudier la carte. On prend le temps aussi de se faire un bon repas, ce soir ce sera la première tentative de pizza à la poêle, John a l’idée de tenter une pâte à pita qui convient particulièrement bien à ce genre de cuisson. Un régal, et les premières d’une longue série.

Plus au sud, on trouve le parc national Lago Puelo mais l’entrée est payante (~20€) et il n’y a pas grand chose à faire en dehors d’un tour de bateau sur le lac.

El Cajon del Azul

Difficulté

17km, 700D+
5h environ

Nous quittons notre super spot en bord de rivière pour nous diriger au point de départ de la rando du Cajon del Azul, au nord d’El Bolson, au cœur de la zone protégée Río Azul – Lago Escondido. Comme du côté de Bariloche, il existe tout un réseau de sentiers qui parcourentt la zone et dont le Cajon est l’accès principal et privilégié. Le départ se fait depuis Wharton à une quinzaine de bornes de la ville.

A l’arrivée, ça grouille déjà de partout. Nous sommes le week-end, en pleine saison, alors forcément il y a du monde dehors. Les parkings sont privés, ils appartiennent à différentes auberges. On ne va pas faire le tour, on prend le premier qui passe, à 5€ la journée.

Le chemin est couvert de poussière, chaque pas soulève un petit nuage, colorant les chaussures au passage. On plonge vers la rivière ; Camille commence déjà à penser au retour, il faudra remonter tout ça en fin de journée !

En bas on découvre un petit bar en bord de ruisseau, on demande les prix, on s’y arrêtera peut-être au retour. Des passerelles en bois permettent de traverser les différents gués. C’est écrit une ou deux personnes à la fois… Quand en France on traverserait à 15 en même temps, voilà qu’on se retrouve à faire la queue. Ils ont l’air plus respectueux des règles, à moins qu’ils soient peut-être moins confiants dans leurs infrastructures ?

A partir de maintenant, nous allons remonter le canyon en suivant le lit de la rivière. Alors ça grimpe un peu au départ puis c’est assez vallonné. Globalement on est plutôt abrités par les arbres qui conservent la fraîcheur au cœur de l’été. Des refuges sont présents tout au long de l’itinéraire, on profite de s’arrêter à l’un d’eux pour tremper les pieds dans la rivière. C’est de l’eau de montagne, ne pas s’y tromper, elle est gelée ! Mais c’est revigorant. Il y a de la vie, de la chaleur, on entendrait presque les cigales.

On poursuit et on parvient au bout du sentier, où les belles eaux bleutées surgissent d’un petit canyon rocheux. Certains se trempent brièvement, d’autres hésitent à raison. Quitte à être montés jusqu’ici, John se lance et plonge dans le bassin en sortie de canyon. C’est glacial et il en ressort aussi vite qu’il est entré.

Il est possible de continuer encore davantage, jusqu’au départ du rio, ou de prendre d’autres sentiers vers un glacier ou encore le lago Escondido. Pour le coup ces portions doivent être bien moins fréquentées.

On redescend et on traverse une passerelle pour poursuivre la redescente de l’autre côté de la rivière. Le chemin n’est pas toujours évident et pour le coup il n’y a personne de ce côté-ci. Une nouvelle passerelle permet de retraverser, elle est dans un état disons… discutable, mais ça passe. Au retour on s’arrête comme prévu dans la brasserie Mystic Fog pour profiter d’une petite pinte de récompense au bord de l’eau. La bière est chouette mais avec la fatigue et la dernière côté pour remonter au véhicule, Camille regrette déjà !

Parvenus à la voiture, on reprend la route en direction de Bariloche et on trouve un petit espace caché au dessus de la rivière pour se poser. Comme tout spot en Argentine, il n’échappe pas à son lot de déchets mais on est plutôt à l’abri et on profite de la rivière pour prendre une douche fraîche après nos efforts du jour.

Bariloche

La ville, faux airs de Suisse

Comme la plupart des gens, on a préféré les environs à la ville elle-même. Déjà, elle a très mauvaise réputation notamment pour ceux qui voyagent en van. Beaucoup de casse, vols… On nous a même défendu de laisser seul le véhicule quelques minutes pour aller faire les courses ! Mouais, la fameuse Suisse argentine, une bonne ville de voyous en réalité ! On trouve néanmoins un point de bivouac au nord-est du centre-ville, en bord de plage, on décide d’y poser le véhicule pour la journée. Il y a du passage et c’est suffisamment éloigné du centre, nous ne rencontrerons pas de problème.

La ville est connue pour les spécialités suisses/allemandes apportées par les colons de l’époque : chocolat, fromage, bière… On fera un tour à la brasserie Manush pour déguster une pinte en bord de lac (il y a une brasserie sur la côte, avec terrasse, et une autre en centre-ville). On fait également le tour des chocolateries, l’avenue Mitre en est remplie, on en croise tous les 15 mètres. Dans les petites enseignes on nous offre souvent un morceau en guise de dégustation. Alors évidemment, on fait vraiment TOUTES les boutiques. Moins de réussite chez les grandes enseignes (Rapa Nui, Mamuschka) qui ne proposent pas de goûter et sont souvent pleines à craquer !

Cela dit, les prix nous ramènent vite à la réalité, on est très loin du bon marché (compter plus de 50€ le kilo). On se fait quand même plaisir en profitant d’un bon chocolat chaud avec alfajor à Rapa Nui, on achète quelques chocolats variés à Cathedral et on repart avec une douzaine d’alfajores de Mamuschka (qui se révéleront minuscules !). Globalement les chocolats sont très sucrés et on ne retrouve pas la qualité et le raffinement qu’on peut avoir chez nous. Mais ça fera une petite touche gourmande pour la fin des repas, et on apprécie quand même bien le marroc au praliné d’amandes.

La sœur de Camille nous ayant offert pour Noël un restaurant, c’est en toute logique qu’on finira attablé devant un réchaud de fromage fondu ! Ici les argentins n’utilisent pas seulement du pain mais une tripotée d’ingrédients à tremper dans la fondue : viande, légumes, pickles, ravioles… C’est original et plutôt chouette, certains sont frais, d’autres vinaigrés, ça change de nos habitudes !

Au-delà des quelques spécialités que la ville offre, on a trouvé que c’était grand, bondé (d’autant en été), onéreux et le centre pas forcément bien joli (à part la côte, la cathédrale et la place de la mairie). Côté van, attention à ne pas le garer n’importe où !

Autour de Bariloche, circuito chico

Après s’être bien baladés dans la ville (et surtout, bien dépensé), on part en direction de la péninsule de Llao-Llao, qui fait partie du circuit Chico, un itinéraire touristique autour de Bariloche que se réalise en voiture (ou en vélo, mais attention au trafic). Il y a un monde fou sur la route, sur les plages, partout… Un peu moins dans l’eau cela dit, elle est quand même sacrément fraîche même en plein été.

On s’arrête à quelques points de vue et à la belle chapelle en bois San Eduardo d’où on aperçoit le grand hôtel Llao Llao, magnifique, perché sur sa colline.

De l’autre côté du golf, on trouve un spot de rêve au bord du lago Moreno, juste en contrebas de l’hôtel. Un petit passage depuis la route donne sur un ponton pour la mise à l’eau de petits bateaux. On croise quelques personnes en fin d’après-midi puis on restera seuls jusqu’au petit matin. Quelle chance, les bons spots ne courent pas les rues dans le coin.

Parque municipal Llao-Llao

Le lendemain on part se garer au départ du sentier des arrayanes. Un panneau semble indiquer un prix d’entrée à payer en ligne (à peine quelques euros). On pensait le parc gratuit, on ne sait pas si c’est obligatoire ou si c’est une participation optionnelle, et nous n’avons de toute manière pas internet. Tant pis, il n’y a de toute manière personne pour vérifier. Le sentier est très joli, on croise plusieurs bosquets d’arrayanes, des arbres qu’on commence à bien connaître : troncs fins et déformés, couleur cannelle qui tire sur l’orangé. On les trouve souvent près des cours d’eau et ils peuvent atteindre une sacrée hauteur comme à Chiloé.

On poursuit à travers les bois, la balade est plaisante et on profite de supers vues sur le lago Moreno ou le lago Nahuel Huapi, et bien sûr toutes les montagnes alentours. En chemin on passe par la baie de Los Troncos, le lago Escondido, Villa Tacul et ses belles résidences, et on prend la direction du cerro Llao-Llao qui domine la péninsule du haut de ses 1025m. La montée est un peu sèche et on croise pas mal de monde, mais les vues de là-haut sont formidables. Dommage que le temps ne soit guère au rendez-vous, il fait froid et le soleil se charge en nuages, on va prendre cher pour le reste de la journée. On profite tout de même de ces vues magnifiques, la réputation de la région n’est pas usurpée.

La péninsule est aisément accessible en transports en commun et offre de belles balades familiales, vous auriez tort de vous en priver.

Brasserie Patagonia

Sur le chemin, on croise ensuite la célèbre brasserie Patagonia. C’est bondé de monde, il faut une réservation pour le bar principal, mais on peut librement circuler pour découvrir le domaine et les vues sur le lac. D’autres stands existent où l’on peut librement manger ou boire un coup. A part la splendide vue sur le lac, pas un grand intérêt à notre sens.

Colonia Suiza

On se rend à la Colonia Suiza, historiquement un hameau fondé par des immigrés originaires du canton de Valais au XIXème siècle. Pas sûr qu’il en reste beaucoup, actuellement ce ne sont que des restaurants hors de prix et des magasins dignes de n’importe quelle foire. Quelques beaux bâtiments en bois et une route pourrie complètent le tableau. L’endroit est fort touristique et on ne comprend guère pourquoi !

On prend la route qui longe le lago Moreno pour se rendre ensuite au cerro Cathedral et sa station de ski, celle qui a fait la renommée de Bariloche. Le temps est pluvieux et les prévisions ne sont guère enthousiastes pour la fin de journée. On se pose en bordure de du ruisseau Casa de Piedra. Drôle de nom pour un cours d’eau, mais l’endroit est caché de la route et plutôt tranquille.

Cerro Cathedral et le refuge Frey

Difficulté

19,5km, 930D+
7h prévues, 4h effectives

Randonnée classique au refuge Frey, le plus connu. Le départ se fait depuis la station de ski du Cerro Cathedral, c’est l’une des plus grandes de toute l’Amérique du Sud ! La route est entièrement goudronnée jusqu’à la station (du moins en arrivant de Bariloche) et il y a un immense parking gratuit. A priori des bus font le trajet toute l’année depuis Bariloche.

Le sentier est très bien balisé. Après une courte montée, un long plat permet de contourner les montagnes, offrant des vues sur Bariloche et le superbe lago Gutierrez. Cette partie est assez exposée au soleil, ça peut taper dur dans l’après-midi. On grimpe ensuite dans une petite vallée jusqu’au refuge, essentiellement dans les bois.

Là-haut on découvre le refuge au cœur d’un cirque abritant également une lagune. Il y a bon nombre d’emplacements pour poser la tente, ce qui est à priori gratuit bien que non officiel. S’il fait chaud en cours de journée quand le soleil est à son zénith, le vent reste quant à lui très frais, même en plein été. On se refroidit assez vite, d’autant avec des habits rendus humides par l’abondante transpiration.

On aperçoit des grimpeurs qui escaladent les pics en face du refuge. Ça peut faire une chouette sortie sur 2 jours.

Le retour est un peu longuet avec ce replat qui n’en finit pas, on est pressé d’arriver à la station ! On repassera brièvement par notre point de bivouac de la veille pour une petite douche au bord de la rivière avant de passer à Bariloche pour faire le plein de chocolats et profiter d’une fondue bien méritée !

Contrairement à d’autres secteurs du parc Nahuel Huapi (Tronador…) voire à d’autres points de départ, la randonnée est gratuite en partant de la station.

Autres points d’intérêt

Le temps n’a pas été au rendez-vous lors de notre visite et on a dû renoncer mais le Cerro Campanario offre de beaux points de vue sur les environs. Il est même possible de monter directement en téléphérique pour les flemmards. Pour les autres, ça devrait vous prendre une petite demi-heure.

Au sud de Bariloche se situe le principal accès au coeur du parc Nahuel Huapi. C’est payant (~20€/p) et particulièrement touristique. On peut notamment observer le Ventisquero Negro (« glacier noir ») au pied du volcan Tronador. Entre le prix et l’interdiction de bivouaquer en van, nous avons préféré renoncer. Pourtant les photos parlent d’elles-mêmes.

La route des 7 lacs

Adieu Bariloche, on prend la direction de la fameuse route des 7 (et quelques) lacs qui rejoint San Martin de Los Andes au nord. C’est une destination très prisée des argentins en cette période estivale. Beaucoup font le choix de louer une voiture pour réaliser le trajet ; effectivement ce serait dommage de n’en profiter que depuis la vitre de son bus. Certains la tracent en une seule journée mais il vaut mieux y consacrer quelques jours pour en profiter pleinement. L’offre touristique est importante, on peut aisément trouver de quoi manger et se loger mais il faut s’attendre à des tarifs élevés, notamment en haute saison. Sinon quelques campings gratuits (et sommaires) existent sur le chemin.

La route principale (la 40) parcourt successivement les parcs nationaux de Nahuel Huapi (le plus ancien d’Argentine) au sud et Lanin plus au nord. La nationale est entièrement asphaltée, en parfait état, ce qui n’est pas le cas pour d’autres portions si vous sortez des sentiers battus (Villa Traful, Villa Meliquina…). Globalement ça passe partout mais ça peut secouer par endroits. L’accès aux parcs est parfois gratuit, parfois pas, selon la zone. A notre passage le prix était de 20 000 pesos chacun (environ 20€). Si on ne paie pas le passage par la route, l’accès au secteur sud de Nahuel Huapi (volcan Tronador…) est payant, de même que les croisières sur le lac éponyme. Idem dans le parc Lanin, seules certaines zones sont payantes comme celle du lago Tromen.

Lago Nahuel Huapi

Au départ de Bariloche, on longe le lac Nahuel Huapi. Le lac est immense, bleuté, certaines vues sont vraiment belles. Le paysage fait très européen avec de grandes forêts de résineux surplombées de moyennes montagnes. De nombreux miradors sont présents sur la route permettant de se garer et apprécier les différentes vues offertes.

Villa La Angostura

Le village est déjà bien plus joli que la grande ville de Bariloche. Avec ses maisons en bois luisant, ses nombreux commerces et ses hordes de vacanciers, on se croirait dans une station de ski alpine. Pourtant l’ensemble reste plutôt charmant (et chic) en bordure du lac. On trouve une petite boulangerie fabuleuse (Madre Bakery) dans une allée, le pain est digne des meilleurs de nos régions et les croissants sont merveilleusement croustillants, on n’en avait pas goûtés de tels depuis belle lurette ! Alors bon, les prix ne sont pas les plus abordables qu’on ait vus mais ce sont les vacances, on se fait plaisir : 2,5€ par croissant et 4,8€ pour une belle miche de pain.

On croise également une très belle chocolaterie Amazonia mais on a déjà jeté notre dévolu sur Mamuschka à Bariloche. Tant pis. On fait un petit tour à la petite laguna Verde, en retrait du village, pour pique-niquer. L’endroit est agréable, tranquille, on peut faire le tour de la lagune.

Sud de la route et Villa Traful

A la sortie de la ville on descend au bord du lago Correntoso. Une petite plage est aménagée, les vues sont splendides. On se contente d’une petite balade le long de la plage et on reprend la route, c’est malheureusement bien trop bondé pour qu’on s’imagine passer la nuit ici.

Un peu plus loin, 2 miradors permettent de contempler une dernière fois le lac Nahuel Huapi. On prend ensuite la route 231, en direction du Chili, pour quelques mètres afin de profiter des vues sur le lago Espejo (« miroir »), bien trop venteux pour offrir l’effet escompté. On poursuit avec un arrêt à la baie des guardaparques (« rangers »), au bord du lac, il est possible de camper semble-t-il, mais uniquement en tente… Des tables et foyers sont aménagés et des tentes posées un peu partout, on ne s’attarde pas.

Plus loin la route suit le lago Correntoso, déjà entrevu à la sortie de La Angostura et vient le moment de bifurquer pour prendre la direction de Villa Traful. La route change sensiblement, fini l’asphalte pour quelques centaines de kilomètres. La route est poussiéreuse à souhait, pourtant toujours autant de trafic. On s’élève au milieu des bois avant de redescendre sur les rives du lago Traful, qui abritent de nombreux campings. Pour notre part on se pose au départ du sentier des cascades. Aucun panneau ne semble contre-indiquer le bivouac, au contraire de la plupart des spots. On se cache un peu au bout, dans le doute. Pas mal de passage jusqu’à la nuit tombée puis on se retrouve seuls en bord de rivière. Au matin on suit le sentier pour remonter aux cascades qui sont plutôt mignonnes. D’ailleurs il est possible de continuer sur le sentier et de rejoindre Villa La Angostura, mais ce sera pour une autre fois !

On reprend la piste jusqu’à Villa Traful, charmante petite bourgade qui ne semble exister que pour le tourisme. Cela dit c’est très tranquille, on se pose au bord du lac pour siroter le maté et on profite du Starlink au supermarché du coin. De l’autre côté, accessible uniquement en bateau, se trouve une forêt immergée par les eaux. On poursuit et on s’arrête au superbe mirador del Viento. Le lac semble comme enclavé au milieu des montagnes. Quelques tours passent par-là mais c’est tellement plus paisible que la route nationale 40.

On continue jusqu’à la Confluence des rios Limay et Traful, avec un charmant petit canyon en route, et on pique-nique dans un campement improvisé à la confluence. Certains semblent bien installés, on se croirait dans un véritable camping !

Deuxième partie de la route

On veut rejoindre désormais Villa Lago Meliquina via le paso Cordoba mais la route n’est que peu renseignée, on ne sait guère à quoi s’attendre. La première portion est un peu scabreuse puis la piste s’améliore. Les vues pour grimper au col sont superbes, il en va de même une fois arrivés là-haut. Il y a très peu de passage, on est presque seuls au monde et on profite de ce paysage formidable.

On se dirige vers le nord et on marque plusieurs arrêts le long de la rivière, d’abord pour observer des puits d’eau où des familles locales se rafraîchissent, puis aux rapides de Caleufu. On sait où ils étaient tous passés, le site est bondé ! La rivière s’écoule dans un impressionnant petit canal forgé naturellement dans la roche. Il est ensuite possible de bifurquer vers le lago Filo Hua Hum où des campings payants existent, mais on ne fait pas le détour.

On préfère s’arrêter plus loin dans une petite aire de bivouac officielle en bordure de la rivière. Celle-ci est suffisamment profonde pour pouvoir s’y baigner. La température est plutôt fraîche mais c’est agréable avec la chaleur qui règne. On est plutôt contents d’être arrivés tôt car on voit ensuite débarquer des cortèges de camping-cars cherchant désespérément une place. Nous on est un peu à l’écart avec notre propre accès à l’eau, on resterait bien là quelques jours !

Pourtant au matin, on remet les voiles, on va plutôt aller se poser de l’autre côté, sur la route principale. On passe par Villa Lago Meliquina, au bord du lac du même nom et on retrouve la route 40 qu’on suit en direction du sud pour parcourir la portion qu’il nous manque après la bifurcation à Villa Traful. On passe le lago Machonico et on fait un petit détour pour le lago Hermoso (« beau ») qui porte si bien son nom.

Peu après, on atteint l’intersection des grands lacs Villarino et Falkner. Un premier camping libre borde le lago Villarino. L’endroit est très beau mais il n’y a pas un seul arbre où s’abriter, tant pour le soleil que la discrétion. On décide de poursuivre jusqu’au deuxième campement un peu plus au sud, on croise au passage le lago Escondido, lui aussi porte bien son nom, caché derrière les arbres.

Quand on parvient au niveau du second camping libre, on suit le chemin qui mène au camping privé Pichi Traful. Il est grand, isolé, superbe, en bordure du bras nord du lago Traful, et les prix édifiants. Compter plus de 25€/p pour passer la nuit ! On peut tout de même traverser le camping pour jeter un œil à la plage et profiter des vues sur le lac.

Retour à notre camping gratos au bord du rio Pichi Traful, plein à craquer. On trouve néanmoins un emplacement correct au milieu, ce n’est pas le plus discret mais on a suffisamment de place. Il n’y pas non plus trop de terre autour, cette foutue poussière légère qui forme des tas sur la route et qui envahit tout au moindre passage de véhicule. On restera là presque 3 jours. C’est convivial et un peu bruyant, le voisin fait tourner son foutu générateur toute la journée… Quant aux quelques bois qui entourent la zone, ils servent de toilettes publiques, attention où l’on met les pieds…

Cerro Falkner

Difficulté

9km, 1050D+
7h prévues, 2h30 effectives

Après une bonne nuit, on profite du free camping en bord de la rivière pour une journée de repos ! Bon chacun sa manière de se reposer, pour Camille ce sera grasse mat, lecture, et pour John ça passe par une randounette de 1000D+.

Réveil à 7h du coup. On laisse Camille roupiller tranquillement, donc pas de p’tit déj (qui nécessite de retourner la moitié du van). Le départ est à 8,5km, en face de l’autre camping dans lequel on avait initialement prévu de rester. Tentative de stop mais personne ne passe à cette heure et les rares voitures ne s’arrêtent pas. L’idée de retourner rejoindre Morphée n’est pas déplaisante après 30 bonnes minutes à attendre, mais on se motive et on part à pied. A l’arrivée au sentier, 2 heures se sont écoulées depuis le réveil, et le soleil commence déjà à se faire sentir.

Le sentier n’est pas indiqué depuis la route, il faut ouvrir le portail vert devant lequel figure un panneau de camping. Après une centaine de mètres un panneau marque le départ et le balisage se suit plutôt aisément sur la montée. Ça grimpe dur, le sol (comme toute la région) est un mélange de terre et de sable, glissant et provoquant un vrai nuage de poussière à chaque pas. La première partie se fait dans des bosquets de « bambous », du moins un cousin proche. La deuxième est plus exposée, au milieu des buissons de calafates qui empiètent sur le chemin. En short / tshirt, ça pique un peu de partout. Les vues sur les 2 lacs, Villarino et Falkner, sont superbes, possiblement les plus belles de l’ascension. La troisième partie se fait en forêt, c’est agréable et plutôt roulant.

Une fois qu’on en ressort, c’est une toute autre paire de manches ! Ça remonte sec et on entrevoit le sommet (du moins, le pense-t-on !). Le sol est un mélange de sable et de cendres volcaniques, c’est particulièrement énergivore. A ce moment-là, John perd le sentier, qu’importe tous les chemins se ressemblent, il suffit de garder le sommet en ligne de mire. Là-haut une simple croix marque le sommet mais la vue à 360° sur la région est superbe. On aperçoit notamment les sommets majeurs de la zone et de magnifiques cônes volcaniques, parfois encore couverts de neige : Lanin, Osorno, Tronador

Discussion avec un couple local de San Martin de Los Andes qui font leur balade annuelle. Ils prêtent leurs jumelles pour observer les environs. John profite aussi de quelques facturas (viennoiseries) tendues généreusement. Ils expliquent que les cendres dans la montée sont dues à une éruption récente d’un volcan de la zone. On parle aussi de San Martin, où beaucoup d’argentins sont venus s’installer les dernières années, et des prix fous de la vie. Même eux en tant que locaux doivent s’acquitter des taxes d’entrée à certains sentiers à la sortie de San Martin (parc national Lanin).

Ils content qu’à l’époque un sentier existait de l’autre côté, permettant de redescendre vers le lago Traful, ce qui éviterait de repasser par la route, mais il doit être recouvert de végétation désormais… Tant pis, retour par le même chemin !

C’est un peu casse-gueule et on perd vite le sentier, bien plus qu’à la montée. Une carte hors-ligne n’est pas superflue, ça permet de se recentrer régulièrement. Les baies de calafates sont quasiment mures, pour le plaisir des papilles. Selon l’état de maturité, ça oscille entre la groseille et la prunelle, mais c’est un avis très personnel !

Parvenu en bas, c’est reparti pour une tentative de stop. Cette fois il y a du passage, mais pas un seul véhicule ne s’arrête. Entre les voitures déjà pleines, les touristes qui prennent leur temps à chaque mirador ou ceux qui se rendent à une plage plus loin, personne ne s’arrête. Après 45 minutes en plein soleil et une bonne centaine de voitures, il n’y a guère plus d’espoir. Sans doute un papier précisant « j’ai juste besoin d’un lift pour 9km » aurait été plus efficace.

Retour à pied le long de la route donc, par une chaleur caniculaire !

Info eau : pour remplir la gourde, il y a une rivière peu après le départ et une autre aux ¾ du parcours.

Fin de la route

On quitte notre camping paisible pour reprendre la route vers le nord et San Martin de Los Andes. Avant d’arriver on prend un chemin qui surplombe la ville et offre un beau mirador sur le lago Lacar. Pour le coup, la ville est fort sympathique et on peut se balader sur le bord de lac.

Passage ensuite par Junin de los Andes et direction la frontière pour l’Araucanie. La route, non goudronnée, traverse le parc Lanin qui tient son nom du beau volcan à la frontière et qui est le pendant du parc Villarica côté chilien. C’est donc au milieu des araucarias que nous quittons l’Argentine pour quelques semaines, à bientôt !

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