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Sucre, la ville blanche, et boucle de Maragua

Après Potosi, on poursuit notre découverte de la Bolivie en redescendant un peu plus bas en altitude, à Sucre, la ville blanche. Au programme : de la détente, des restos et une petite balade au cratère de Maragua.

Sucre

Pour la deuxième fois du voyage après Mendoza, il y a déjà quelques temps, on décide de se poser plusieurs jours pour profiter de la ville et se détendre un peu. Le coût de la vie fait qu’on trouve aisément un logement à environ 10€/j pour nous deux, à quelques rues seulement de la place centrale.

Le logement est bien équipé, on dispose d’une belle cuisine avec… un four, dont on rêve depuis le départ. Dans les faits, la ville regorge de restos à prix dérisoires et on ne cuisinera en réalité pas de la semaine…  La rue est un peu à l’écart du centre, il n’y a que peu de passage, on décide de laisser le van garé, en retirant quand même les affaires de valeur et le bidon d’essence du toit.

Le «sachiez-vous» ?

Bien que La Paz soit souvent citée, elle n’est en réalité que la capitale administrative (siège des pouvoirs exécutifs et législatifs). C’est bien Sucre la capitale constitutionnelle de la Bolivie !

Gastronomie

Comment ne pas parler des myriades de restaurants et spécialités culinaires qui abondent à Sucre ? D’ailleurs il y a même des food tours particulièrement prisés qui permettent de découvrir les lieux et plats locaux. Nous on aime bien expérimenter par nous-même et notamment au grand marché central, toujours un de nos lieux préférés.

Marché central

Ah le mercado ! Qu’est-ce que ça nous avait manqué au cours de nos premiers mois. A part quelques rares villes (Chiloé, Puerto Montt), nous n’avions pas retrouvé ces fameux marchés populaires chers à notre Amérique du Sud.

Le marché est immense, séparé en plusieurs secteurs : jus de fruits, légumes, fruits, viandes, restaurants… On profitera d’un bon jus de fruit frais d’ailleurs, ne pouvant résister plus longtemps aux appels des dames. On a ouï dire que la municipalité de Sucre était particulièrement attentive quant à l’hygiène au marché et notamment sur l’usage de l’eau minérale. A priori, c’est l’endroit à privilégier en Bolivie si vous voulez tenter un jus et minimiser le risque de turista (elle nous aura tous un jour !).

Passion, ananas, mangue, tamarin, mure… avec de l’eau ou du lait, il y en a pour tous les goûts ! On s’assoit et on profite d’un bon jus frais, ça faisait longtemps !

Ensuite direction le deuxième étage pour trouver les cafés et restaurants. Petite collation dans l’après-midi avec des bunuelos (beignets frits) accompagnés d’un api et tojori (boissons chaudes de maïs fermenté).

Les différentes sections (almuerzo, petit-déjeuner…) sont toujours bien séparées.

Le midi on profite d’un almuerzo classique avec une soupe, une boisson et un plat principal. Comme à Tupiza, on a le droit à la soupe de cacahuète puis John choisit la spécialité du coin, le mondongo, un ragoût de tripes de bœuf (encore !) quand Camille préfère des valeurs sûres avec la saice, une sorte de bolognaise bolivienne.

On continue de nous aventurer dans le marché, on découvre de curieux petits fromages frais et surtout du queso de cabeza (« fromage de tête »), excellent ! C’est l’occasion de prendre un sandwich fait sur place avec du pain et quelques crudités/pickles accompagnant une bonne tranche de terrine. On en prendra également un bon morceau pour la route. Camille quant à elle opte pour un choripan, sandwich avec du chorizo grillé (saucisse épicée) et toujours quelques crudités.

Le dernier jour, avant de partir en vadrouille sur les hauteurs de la ville, on prend une salade à emporter. Des petits stands proposent divers aliments déjà cuits à mélanger : crudités, chunos (pommes de terre déshydratées) et une petite sauce épicée pour accompagner. C’est varié, goûteux et pour un prix dérisoire !

El Patio

Wow ! L’une de nos premières rencontres avec la fameuse saltena, notre péché mignon en Bolivie ! On ne sait pas si l’effet de première fois a joué, mais on avait adoré celles d’El Patio. Comme son nom l’indique, rendez-vous dans un petit patio (cour intérieure), toujours bondé, pour découvrir ces spécialités de Bolivie qui resteront notre coup de cœur. Ce sont de petits chaussons (comme des empanadas) fourrés et particulièrement juteux. Attention, c’est sans doute la première cause de tâche en Bolivie ! Il faut toujours le tapoter un peu pour que le liquide descende dans le chausson et ne pas hésiter à boire le bouillon (attention, c’est très chaud !) avant de croquer !

La pâte est ferme, sucrée, le bouillon souvent relevé voire piquant. La garniture peut varier : viande, poulet, œuf, légumes… Quel régal. On s’assoit à une petite table à l’étage avec vue sur le patio, et on déguste tranquillement une saltena avec un jus de fruits (seul bémol, pas de café !). Le lieu n’est ouvert que le matin.

Nativa

Les adresses de 2 restaurants gastronomiques sont souvent échangées entre les voyageurs à Sucre, il s’agit d’El Solar et de Nativa. Ayant eu davantage de bons échos sur la seconde adresse, c’est sur celle-ci que nous avons jeté notre dévolu.

Après tout ce temps à cuisiner derrière notre coffre et manger dans des restaurants populaires (ce qu’on adore, au passage), cela fait toujours du bien de se retrouver dans un vrai restaurant propre, classieux, où l’on prend soin de nous. Bon on est toujours habillé en chaussures de rando et vêtements techniques, mais vous avez compris l’idée !

Le concept du restaurant est de proposer des aliments et plats typiques de Bolivie sous une version gastronomique. Le repas se déroule en 11 temps (petits plats) accompagnés de 3 cocktails et 2 verres de vin de Tarija (capitale vinicole du pays).

Les quantités de chaque plat sont bien sûr minimalistes, mais finement élaborées et présentées. Ne vous attendez pas à un 3 étoiles mais on a apprécié l’expérience, certains temps étaient vraiment intéressants.

A chaque plat, le serveur nous explique son origine et les ingrédients utilisés. Certains sont très bons, d’autres intrigants, en tout cas l’expérience est fort agréable et les plats nous font voyager.

Prix : 190bs/p (et tips suggéré)

A visiter

La ville regorge de musées et de beaux bâtiments. Tout est bien évidemment payant alors il faudra faire des choix !
Déambuler dans la ville permet déjà de s’imprégner de l’atmosphère des lieux et d’observer la belle architectures des couvents, églises… On se rend à la Casa de La Libertad, musée du Patrimoine et ancienne église où fut signée la déclaration d’indépendance de la Bolivie en 1825. Le bâtiment est beau et retrace l’histoire de la Bolivie mais sans guide ni explications, il faut faire ses recherches soi-même !

On citera également le musée du trésor ou les différents couvents à visiter, mais ce ne sera pas pour nous.

On passe aussi par le museo de arte indigena, Camille souhaitant se renseigner sur les cours de tissage. C’est une activité assez courante à Sucre qui peut se réaliser en 2-3 jours où l’on découvre les techniques de tissage traditionnel et qu’on réalise quelques bracelets ou petits accessoires.
On ne fera pas le musée mais c’est un petit regret car il avait l’air plutôt chouette avec de belles œuvres comme celle qu’on voit déjà exposées à l’entrée. C’est un musée qui présente les textiles, musiques ou danses traditionnelles. D’ailleurs on profitera du beau mirador de Recoleta sur la vieille ville, juste à côté.

En parlant de danse, on nous a conté du bien du spectacle Origenes, touristique mais fort sympathique, du mercredi au samedi soir à 20h. Le prix est de 190s avec repas compris ou 140s uniquement pour le spectacle, gratuit pour les enfants (jusqu’à un certain âge…).

On fait un tour au cementario general à 30min de marche du centre. Loin d’être glauque, le cimetière est un véritable parc ombragé, fleuri où les locaux viennent se balader en famille pendant que d’autres font leur footing. C’est un arrêt intéressant où l’on flâne entre les magnifiques caveaux et on se pose sur un banc pour profiter de la fraîcheur des lieux.

Petit tour au parc Simon Bolivar et sa Tour Eiffel miniature, mignon au mieux mais sans grand intérêt. On s’arrête quand même quelques minutes pour siroter le maté sur un banc.

A proximité de Sucre, le parc Cretacico expose des empreintes de dinosaures mais on en verra suffisamment à Torotoro d’ici quelques jours.

Boucle de Maragua

A deux pas de Sucre, on trouve le cratère de Maragua, généralement prisé des randonneurs via un trek de 2-3 jours qui suit notamment un vieux chemin Inca (comme il y en a chaque coin de rue dans les Andes).

Plus exactement, il s’agit d’un synclinal, soit un pli géographique qui donne une apparence de cratère. Pour une fois, pas de volcan dans l’histoire !

Pourquoi se fatiguer à marcher quand on est véhiculé et qu’une route suit l’itinéraire et permet d’accéder aux mêmes points de vue ? En outre, on ne souhaite pas laisser le van en ville. C’est décidé, ce sera une rando motorisée. On quitte Sucre par le nord pour rejoindre le point de départ de la rando, au niveau d’un bel amphithéâtre.

S’ensuit une longue descente en lacets jusque dans la vallée. Globalement c’est cette portion qui correspond au chemin de l’inca pour les piétons. En bas, on voit les randonneurs suivre la route pour remonter jusque dans le cratère. Étonnement, aucun local n’exige de taxe de passage, contrairement à ce qu’on avait pu lire… A pied, il semblerait que des taxes soient encore demandées pour l’entretien du sentier (si tant est qu’il soit entretenu…).

A Maragua, on se gare face à l’église et on monte au mirador Santa Ana. Il offre un superbe point de vue sur le cratère d’une part mais aussi sur la vallée en contrebas. On profite de l’un de nos derniers matés avant que ne se tarissent les précieuses herbes, qu’on ne retrouvera plus en Bolivie.

On redescend en direction de la Gargantua del Diablo, des chutes d’eau qui s’échappent du cratère. Le chemin n’est pas indiqué sur OSM, pourtant des escaliers et des dalles permettent de redescendre aisément jusqu’au village. On aperçoit la cascade formée par l’écoulement de l’eau en bordure de falaise.

Il commence à se faire tard, on hésite à rester dormir devant l’église ou à chercher un spot un peu plus, disons, sauvage. Direction l’ouest du village vers les huellas (« empreintes ») de dinosaure. On s’arrête dans les lacets qui mènent au sommet du cratère. On passera la nuit avec une superbe vue sur l’étendue de celui-ci, à l’extrême opposé du mirador de cet après-midi.

Au matin on décide de ne pas se rendre aux empreintes de dinosaure. On en verra bien suffisamment à Torotoro, qui plus est on a entendu des histoires avec un local qui exigerait une taxe de passage (encore une !).

On décide de poursuivre la boucle jusqu’à Sucre en prenant la direction du sud. Avant même de sortir du village, on doit déjà traverser la rivière sur quelques dizaines de mètres. On hésite longuement, tâtonnant le sable au sol et cherchant la meilleure trajectoire. Après 10min on se lance, et ça passe ! La suite ne sera pas de tout repos, certaines portions sont très rocailleuses, boueuses, il y a parfois même des marches rocheuses sur le chemin. Sur un passage boueux, on manque la sortie de route de justesse. La conduite est épuisante pour Camille, et John en profite pour rappeler qu’il voulait un 4×4. Merci, ça aide.

En chemin, on décide de faire un petit détour pour aller se reposer aux thermes de Purunquila. Le bâtiment semble en perpétuelle construction. Des bassins sont vides, des pièces remplies de matériaux. A notre arrivée, une dame nous demande 60bs pour une piscine privée. On a bien une tête de porte-monnaie, mais on ne se laissera pas démonter pour autant. On s’accorde sur 10bs/p.

Les bains sont chauds, à l’intérieur. Ça fait un peu piscine municipale de l’ex-union soviétique mais c’est agréable, on y passera 2 bonnes heures pour se remettre de la route, et s’y re-préparer.

On refait un bout de chemin en arrière pour retourner à la bifurcation et on poursuit en direction de Sucre, en espérant ne pas être obligé d’opérer un demi-tour après une énième détérioration du chemin. Finalement la fin est en état relativement correct et offre de splendides vues.

Bilan

Clairement, on a grandement apprécié notre séjour passé dans la ville blanche, sans conteste l’une des plus jolies villes depuis le début du voyage. Manger, flâner, remanger, la ville est propice à la détente et offre tout de même quelques points d’intérêts aux alentours. A ne pas manquer !

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