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Tupiza, plongée dans le Far West

Après plus de 5 mois passés entre le Chili et l’Argentine, il est grand temps de passer en Bolivie (bon, même si on reviendra bientôt en Argentine…). Nous entrons par Villazon, le premier passage frontalier à l’ouest entre l’Argentine et la Bolivie. On fait le plein de nos bidons d’essence pour pallier toute éventualité avec la pénurie actuelle qui sévit sur le territoire bolivien et direction Uyuni où le salar nous attend !

Tupiza

Sur la route de Tupiza on trouve un charmant bivouac à l’écart de la route qui surplombe un petit canyon. L’endroit est superbe et tranquille mais la tempête s’annonce et on se replie assez vite à l’intérieur.

Nous arrivons en cours de matinée à Tupiza, nommé le far-west bolivien, où les 2 acolytes Butch Cassidy et le Kid ont braqué leur dernière banque. La route depuis le sud est déjà colorée, on passe notamment le mirador Entre Rios.

Ce qui nous intéresse dans un premier temps, c’est de trouver un garage pour réparer un tuyau qui fuit. On a frotté quelques rochers sur une piste douteuse et depuis on voit (et sent !) quelques gouttes d’essence qui s’échappent. Une fois le souci réglé (le bout de caoutchouc coûtant plus cher que la main d’œuvre…), on se balade dans le centre-ville et on va grignoter au marché. Quel plaisir de revoir les marchés locaux ! Nous n’en avions croisé que très peu entre le Chili et l’Argentine. Ces lieux colorés, vivants, sont une part entière de la culture andine. C’est aussi l’opportunité de découvrir des mets locaux et des prix dérisoires (à condition de laisser un peu l’hygiène de côté)

John fait découvrir les humintas à Camille. C’est une pâte de maïs avec parfois du fromage et quelques raisins secs, cuite à la vapeur dans des feuilles de maïs. Le goût naturellement sucré du maïs en fait un bon en-cas à déguster avec un café ou une tisane en cours de journée ! On les appelle plutôt humitas dans les autres pays. On goûte également les tamales. La version bolivienne est assez petite, contrairement à d’autres régions. C’est une pâte de maïs également mais en version salée, agrémentée de légumes et viande effilochée. Ce sont des mets que l’on retrouvera dans les différents pays andins avec chaque fois des compositions, formes et tailles différentes.

On profite également d’un almuerzo (déjeuner) composé d’une soupe et d’un plat principal, souvent accompagné d’une boisson chaude ou d’un jus de fruits frais. On tente au hasard… Et voilà John tombe sur des tripes, comme à chaque fois. Camille prend moins de risques et reste sur une simple milanesa (escalope panée de lama). La soupe qui débute le repas est un grand classique de la cuisine bolivienne : la sopa de mani (« soupe de cacahuètes »).

Alentours

Bien repus, après avoir un peu traînassés dans le centre et siroté un maté sur la place centrale particulièrement animée, il est temps de découvrir les alentours de Tupiza, ce décor ocre où abondent les cactus, digne de l’ouest américain.

Canyon del Duende

Au sud de la ville, on se dirige vers le canyon del Duende, très peu fréquenté, d’ailleurs on ne croisera personne. En cette saison des pluies, les chemins sont boueux, couverts de flaques, la voiture est dans un bel état… On parvient tout de même jusqu’au départ du canyon, on se gare comme on peut en bordure du chemin.

On pénètre dans le canyon via une impressionnante porte naturelle et on remonte tranquillement le lit de la rivière. Le canyon se rétrécit et on doit mettre plusieurs fois les mains pour poursuivre.

On fait finalement demi-tour lorsqu’on atteint un petit mur de plusieurs mètres à franchir. La balade aura duré une petite heure, de quoi remplir une fin d’après-midi !

Canyon del Inca

Pour la fin de journée, on se rend dans le canyon de l’Inca, le plus connu, pour passer la nuit. Il n’y a plus aucun passage après 18h.
Difficile d’appeler piste le chemin discutable qui mène dans le canyon, à même le lit de la rivière. Le sol est sec, jonché de cailloux, mais on comprend vite qu’en cas de fortes pluies tout le secteur peut être inondé. Il est primordial de checker la météo avant. D’ailleurs des amis à nous en feront les frais par une nuit pluvieuse où la rivière montera jusqu’à la portière. On tente quand même le coup, sans s’arrêter, et on parvient plutôt aisément jusqu’à la Puerta del Diablo, où l’on se gare pour la nuit.

Sur le chemin on a croisé un groupe qui revenait en cheval du canyon. Ça tente bien Camille, pourtant pas toujours à l’aise avec les chevaux, et les prix en Bolivie défiant toute concurrence, on décide de réserver pour le lendemain matin avec un prestataire que l’on avait déjà vu recommandé, Lucky Luke. On le retrouve donc au matin à son ranch, quasiment au départ de la piste qui mène au canyon. C’est parti pour 3h !

John n’était sans doute pas monté depuis plus de 20 ans sur un cheval, et encore c’était peut-être un poney à l’époque, alors difficile de contrôler le cheval qui n’en fait qu’à sa tête. Il a bien senti qu’on ne savait pas nous y prendre et qu’on avait zéro autorité, il en profite pleinement. A la moindre branche le voilà qui s’arrête et s’adonne à sa passion, le casse-croûte !

Remontée tranquille du lit de la rivière jusqu’à la Puerta del Sol où nous avons passé la nuit. On l’a déjà visitée la veille mais on fait quand même une pause photos.

On poursuit dans la Valle de los Machos (« vallée des mâles »), qui tient son nom des formes rocheuses verticales particulièrement… explicites, et on parvient au début du canyon que l’on remonte à pied quelques minutes.

A cette période il y a encore pas mal d’eau et il est plutôt compliqué de remonter jusqu’au bout. Il serait même possible de lier le Canyon del Duende visité la veille !

Prix de la balade en cheval (2 à 3h) : 150bs/p

Torre Huayco

Avant de quitter Tupiza, on décide de faire un dernier détour au nord pour aller voir le village de Torre Huayco et ses environs. La piste qui mène est discutable, on passe plusieurs lits de rivières heureusement à sec. Quand on parvient au village, on discerne les grandes falaises ocres qui l’entourent. C’est un lieu très peu touristique, il n’y a aucun panneau d’indication. On trouve un petit sentier pour descendre au rio et passer de l’autre côté.

Le jeu consiste ensuite à chercher les canyons et à les remonter parfois sur quelques centaines de mètres. Pour notre part, on a repéré 3 petits canyons.

On en termine avec Tupiza et on prend la route en direction d’Uyuni. Un peu plus loin, on prend une piste qui part dans les montagnes et on se pose, seuls, au beau milieu de ce paysage désertique.

Bilan

On a bien aimé Tupiza, comme première incursion en Bolivie. Si on n’y restera pas non plus une semaine, les environs aux allures de Far-West sont particulièrement photogéniques. Profitez-en pour une balade à cheval ou une petite rando dans un canyon !

Beaucoup de tours partent de Tupiza pour réaliser l’excursion Sud Lipez et salar. En général elle se déroule sur 4 jours et permet d’éviter la majorité des autres tours qui eux partent directement d’Uyuni.

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