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A la découverte de l’Araucanie

Ah l’Araucanie ! Nous passerons à 2 reprises dans la région. La première fois, c’est au tout début du voyage ; nous sommes en octobre, il fait froid, la neige recouvre encore les sommets au-delà de 1500m et il pleut sans discontinuer. La plupart des parcs sont encore fermés et nous sommes frustrés de ne pas pouvoir profiter de cette superbe région. Nous sommes aussi pris par le temps car un ferry nous attend quelques semaines plus tard sur la Carretera Austral afin de démarrer le trek O du parc Torres del Paine. La décision est actée, nous reviendrons dans quelques mois lorsque nous remonterons l’Argentine, cette fois en été !

Araucanie et araucanias

L’Araucanie est une des régions les prisées notamment des chiliens eux-mêmes. Située au-dessus de la région des lacs, elle se caractérise à la fois par une forte identité Mapuche (on dénombre de nombreuses communautés) et un penchant très touristique. Elle compte l’une des stations de ski les plus connues du Chili à Pucon, sur les pentes du volcan Villarica, plusieurs grands parcs nationaux dont celui de Conguillio, et de nombreux établissements thermaux.

Mais au-delà de ça, c’est la région qui abrite le fameux araucaria, arbre endémique (également présent côté argentin, en plus faible quantité) et véritable fossile vivant. C’est lui qui a donné son nom à la région, il était sacré pour les indiens Mapuches dont le régime était en partie constitué des pignons récoltés. Aujourd’hui, la récolte des pignons (qui se réalise en automne) est strictement interdite ou réservée aux communautés indigènes.

Si botaniquement parlant, il s’agit d’un résineux (épines, sève, pommes…), son aspect est bien différent de ceux que nous connaissons : ses épines sont des pics triangulaires, ses cônes femelles d’énormes boules, son écorce forme une véritable carapace… Selon l’environnement, il peut prendre la forme d’un sapin comme d’un palmier. Tour à tour, on y voit les épicéas des versants alpins comme les cocotiers de la vallée de Cocora en Colombie (avec ses immenses palmiers).

On différencie les mâles des femelles à la forme des cônes. Chez cette dernière, il faut 2 à 3 ans pour que le cône parvienne à maturité, alors il peut contenir jusqu’à 300 pignons !

C’est une espèce d’une grande longévité, le spécimen le plus ancien observé aurait 2000 ans.

Le «sachiez-vous» ?

L’araucania est appelé par les anglophones monkey puzzle, le désespoir des singes. L’expression avait été utilisée à l’époque en raison des épines particulièrement pointues bien qu’il n’y ait pas de singe dans la région.

Au Chili, toutes les zones naturelles où pousse encore cette espèce sont classées et préservées.

On a clairement eu un coup de cœur pour ces arbres magnifiques qui semblent venir d’une autre époque et qui poussent parfois dans des environnements hostiles et désolés au milieu des volcans les plus actifs de la planète.

Route depuis Bariloche

Paso Mamuil Malal

Ça y est, nous y sommes ! On remonte de Bariloche et la région des lacs et on traverse le paso Mamuil Malal pour retrouver l’Araucanie. Cette fois il fait beau, chaud, et les montagnes ont délaissé leur manteau blanc. Tous les feux sont au vert !

On entre par la partie sud du parc national Villarica et on s’arrête peu après la douane sur une petite aire au beau milieu des araucarias. Il n’y a plus aucun passage après la fermeture du paso et le lieu paraît presque féérique. On profite du coucher de soleil sur le volcan Lanin à la frontière.

Thermes Arrekolawen

Sur la route, près de Curarrehue, on a repéré un spa tinajas termales Arrekolawen à prix dérisoire pour la région. On les a contactés à l’avance pour réserver un créneau. On peine un peu à débusquer l’endroit, il n’y a aucun panneau et Google Maps, comme souvent, est en perdition. Un portail est ouvert, on demande, c’est bien là !

Pour ~10€, on a un bassin à disposition rien que pour nous, pendant 2h. Le lieu est champêtre, ombragé. Les poules et leurs poussins vadrouillent autour. On se met vite en maillot et on plonge dans l’eau chaude… très chaude… trop chaude ! Il faut se rendre à l’évidence, impossible d’y rentrer ne serait-ce que le pied. On demande au propriétaire, il nous dit que l’eau est à 53°. A cette température, on pourrait sans doute faire cuire un poulet nous dit-il en rigolant. Il a sans doute raison mais ça ne nous aide pas forcément.  

Un robinet d’eau froide est présent pour refroidir le bain, ce qui nous prendra au moins 20min. L’eau est toujours très chaude mais le temps file, on se résout à entrer dedans !

On y passera 2h, débordant allègrement sur l’heure suivante pour récupérer nos 20 minutes perdues. L’endroit est rustique mais agréable, relaxant, on recommande pour les petits budgets et ceux qui cherchent une expérience plutôt privée, à condition de pouvoir s’y rendre !

Prix : 10 000/p

Pucon

Comme à notre habitude, nous n’allons pas nous attarder sur les villes mais pour être honnête, on aime bien Pucon. On y passera à 2 reprises, par un maussade après-midi de printemps et quelques mois plus tard en plein cœur de l’été. S’il n’a clairement pas l’authenticité de Villarica, la ville est agréable, remplie de restaurants, bars et boutiques de sport. A notre second passage, on profitera d’un bon burger en terrasse, presque un paradis retrouvé après les prix excessifs de l’Argentine.

Clairement 2 ambiances différentes en saison ou en dehors, la ville est bondée pendant les mois d’été, de même que les plages du lac qui offrent de splendides vues sur les environs. Sur toute la côte qui rejoint Villarica sont installés de splendides hôtels entre lesquels restent accessibles de petites plages publiques (encore faut-il trouver comment se garer…).

Il y a aussi plein de magasins de sport où on profitera des soldes d’été pour refaire notre stock de chaussures déjà bien entamées après ces quelques mois riches en rando.

Il faut prendre la ville pour ce qu’elle est, une grande station balnéaire (ou de sports d’hiver) et le point d’entrée d’une région riche en activités. C’est aussi une destination privilégiée des chiliens en période estivale et la porte d’entrée de la région des lacs.

Sanctuaire de Cani

Après quelques jours maussades, on profite d’une bonne fenêtre météo pour nous rendre au Sanctuaire de Cani, une réserve privée à l’est de Pucon. Le prix du billet d’entrée est un peu plus bas que celui du parc national Huerquehue pour sensiblement le même biotope, qui plus est la CONAF est assez frileuse en cette période et on craint qu’une bonne partie des sentiers soit encore fermés, on en a déjà fait les frais dans plusieurs parcs depuis Santiago !

Le sanctuaire est quant à lui accessible toute l’année. Le garde nous prévient de l’abondance de neige dans la dernière partie mais on peut tout de même monter jusqu’au sommet « con precaucion ». Le prix d’entrée est le même pour les locaux et les étrangers, une rareté sur ce continent. On nous remet un petit dépliant avec des infos sur la réserve et une carte.

On choisit de partir à pied depuis l’accueil mais il est possible de faire cette première partie en véhicule à condition de payer le parking au départ. La piste ne présente guère d’intérêt mais se parcourt assez rapidement. On cueille un peu de menthe fraîche sur le bord du chemin, ça sera pour la tisane du soir. Parvenus au parking, le chemin commence à s’élever au travers des bois.

Quelques miradors en cours de route et quand même pas mal de montée, les randonneurs du dimanche sont prévenus ! Cela dit le jeu en vaut la chandelle, le biotope évolue avec l’altitude et les premiers araucarias montrent le bout de leurs cônes. Dans la neige, le spectacle est féerique et on se croirait sur les plateaux de notre Vercors à errer entre les sapins blancs. On atteint le plateau des lacs, ceux-ci sont encore gelés et offrent un tout autre décor.

Allez, la dernière grimpette nous attend. Elle est longue et particulièrement raide, la neige est encore bien épaisse. Lorsqu’on parvient là-haut à 1550m, un panorama splendide à 360° s’offre à nous ! Le volcan Villarica est présent, on discerne également le Quetrupillan ou le Quinquilil, et au loin le volcan Lanin à la frontière. On imagine également le parc Huerquehue non loin, ce sera pour une prochaine fois.

Prix : 5 000/p
Accès : des bus raccordent Pucon aux différents établissements thermaux situés sur la suite de la route, il est aisé de se rendre au départ.

Thermes Los Pozones

Ce sont tout simplement les thermes les moins chers de la zone ! Ils sont situés au bout de la vallée ; toute la route qui y mène est bordée d’établissements plutôt luxueux. L’accès coûte 15 000p, ça reste une coquette somme mine de rien mais on est loin des tarifs aberrants pratiqués dans le coin. Et dire que les magnifiques thermes de Fiambala en Argentine nous coûteront tout autant pour… 5h !

Les thermes sont peut-être plus rustiques mais ce n’est pas pour nous déplaire. Plusieurs bassins de différentes températures sont présents en bordure de rivière. Il peut y avoir pas mal de monde à certaines heures. Sur le principe on a le droit à 2h mais ils ne semblent pas vérifier à la sortie, on dépassera un peu bien évidemment.

On est content, on va aussi pouvoir profiter d’une douche d’eau chaude après quelques jours de disette. Eh non, encore raté, pas d’eau chaude, au contraire elle semble sortir directement de la rivière, elle est glaciale. On se lave quand même mais on mettra de longues heures à se réchauffer.

Prix : 15 000/p

Villarica

Même chose que Pucon, on y passera 2 fois pour 2 expériences bien différentes. En été cela semble aussi une destination prisée, les gens affluent sur la côte jusque tard le soir. Le village est cependant plus authentique (et plus grand) et l’offre de tourisme moins développée en dehors de quelques restaurants en bord de lac.

On optera à nos 2 passages pour un petit restaurant local à l’écart … l’occasion de déguster un bon pastel de choclo (gratin de maïs).

Pas grand-chose à faire sinon se balader dans le petit centre et surtout en bord de lac où l’on profitera de la vue somptueuse du volcan qui surplombe le lac éponyme. On se rendra également à Playa Blanca au nord pour un peu plus de tranquillité.

Le premier soir, on se pose au bord du lac, près de l’embarcadère. Ce n’est clairement pas le spot le plus calme qu’on ait connu, ça grouille de monde toute la soirée, mais les vues sont formidables et on profite de l’ambiance estivale. Le lendemain on se posera dans un coin plus discret près de l’embarcadère El Lanchon. Un panneau semble proscrire le passage des véhicules mais tout le monde y passe en voiture alors on en profite également. Si quelques personnes passent en cours de journée, le lieu est tranquille et ombragé.

Lors de notre second passage, en été, on profitera également des fruits de saison, de superbes cerises ou myrtilles vendues dans les rues du centre pour un prix dérisoire !

Petit aparté du contrôle technique

C’est ici qu’on réalise le contrôle technique du véhicule, obligatoire en début d’année. On a fait une révision à Pucon, tout semble en règle. On ne se fait guère de souci vu l’état de certains véhicules chiliens qui circulent encore. Pourtant à l’arrivée on doit déjà s’acquitter d’un nouvel extincteur pour 10 000, le nôtre est expiré. On se gare en ligne et on attend le résultat du contrôle… Et refusé !

Notre vitre arrière est en plastique, or une vitre en verre est obligatoire ! Et l’échelle sur notre porte arrière ayant été rajoutée à la structure de base, le contrôle ne peut pas être approuvé, aucun élément extérieur ne doit être présent !

On ne comprend pas comment est-ce possible sachant que le contrôle avait été réalisé avec succès l’année précédente… Mais ils sont intraitables, nous avons 15 jours pour y remédier et repasser le contrôle. L’échelle doit simplement être ôtée le temps du contrôle et pourra être remise ensuite (c’est n’importe quoi !) et la vitre doit impérativement être changée. On hésite, 15 jours sont également suffisants pour terminer l’Araucanie et repartir fissa pour l’Argentine, mais on ne pourra pas reconduire au Chili !

Visiblement, d’autres locaux sont aussi bien embêtés et se voient pour beaucoup refuser le contrôle. L’un d’eux vient aux nouvelles, bougonnant encore de son refus, et nous invite à le suivre, il connaît les bonnes personnes. On traverse la moitié de la ville et on parvient à un petit garage où on nous retire l’échelle en moins de deux. C’est reparti, on retraverse la moitié de la ville et on arrive chez un carrossier. Bingo, il a notre modèle et il nous fait ça pour 15h afin qu’on ait le temps de retourner au contrôle avant la fermeture. Notre bienfaiteur nous quitte alors, laissant son numéro en cas de besoin. On est touché de ce généreux coup de main qui nous aura évité une bonne dose de stress !

Nord Araucanie

Canyoning rio Alpehue

Difficulté

9km, 750D+
?h prévues, 7h effectives

Encore une fois, c’est un petit point iOverLander qui nous a mis la puce à l’oreille. Peu de commentaires, mais qui évoquent tous avec grand enthousiasme une rando aquatique qui remonterait un canyon sur les contreforts du volcan Solipulli, notre prochaine étape. La promesse est trop belle !

N’ayant guère envie de sacrifier des chaussures dans la rivière, on profite du passage à Pucon pour trouver une paire adéquate. On jette notre dévolu sur de modestes chaussures d’eau à 10€. 

Direction Melipeuco, porte d’entrée du parc Conguillio, par une route de plutôt bonne qualité. Petit tour dans le village, petit et authentique, puis on se pose le long du rio Alpehue, au départ de la piste pour le canyon. Le spot n’est pas le plus glamour mais il offre un accès à la rivière, quelques zones d’ombre et est suffisamment à l’écart pour n’y croiser personne. On y passera 4 nuits au total, du pur squat !

Le matin on reprend la (bonne) piste jusqu’au départ de la rando. Comme toujours au Chili, l‘accès est privé et facturé environ 4€/p, un camping sommaire existe également.

Il n’est que 9h et déjà bon nombre de voitures garées. Combo haute saison + samedi. La plupart des groupes sont accompagnées d’un guide, équipés d’un casque et de chaussures de rando. Bon, on n’a pas du tout l’air d’amateurs du dimanche avec nos chaussures d’eau et zéro équipement. On parcourt quelques centaines de mètres puis on rejoint déjà la rivière avec une première traversée. L’eau nous parvient quasiment jusqu’à la taille, le courant n’est pas négligeable, il faut traverser avec précaution. Les groupes traversent en se formant une chaîne humaine, d’ailleurs ils nous tendent la main pour qu’on traverse avec eux. On a beau être en été, les matins restent frais et l’eau est particulièrement glaciale. Le soleil tarde à entrer dans le canyon, on se les caille un peu dans cette première partie.

On profite de la présence des groupes pour suivre ce qui s’apparente à un sentier, ce n’est pas toujours bien clair et chacun trace son propre chemin. Certains sont à droite de la rivière, d’autres à gauche, nous en plein dedans ! Tous les chemins sont bons mais pas tous aussi évidents.

On commence à prendre la confiance et on part seuls devant. La majeure partie du parcours se fait hors de l’eau mais on traverse régulièrement pour repasser d’un côté ou de l’autre. On remonte quelques rapides, on longe une paroi dans l’eau, on traverse des grottes formées les rochers. Le canyon est superbe, on aperçoit au loin derrière le volcan Llaima du parc Conguillio.

A un moment donné, le canyon se réduit considérablement, ne laissant plus guère d’autre choix que de rester dans l’eau. Il faut désormais grimper sur la gauche par un sentier raide et glissant au bout duquel on parvient à une zone parsemée de petits geysers. Des bassins d’eau ou de boue bouillonnent, de la vapeur s’échappe de part et d’autre, c’est une mini zone géothermique, très chouette !

On redescend en direction de la rivière pour accéder à une zone de campement et… de thermes naturels, ceux de Queupude ! Ça gargouille de monde mais on trouve aisément un espace pour profiter de l’eau chaude. De petits barrages de pierre ont été « aménagés » dans le ruisseau pour créer de petits bassins, plus ou moins chauds. On patauge plus qu’autre chose, le niveau d’eau n’étant pas très haut. Cela dit avec un peu de place on parvient à s’allonger entièrement dans l’eau. Le premier bassin est bien trop chaud pour nous mais on restera longuement dans le suivant. A quelques mètres, la rivière permet de se rafraîchir entre 2 bains, la nature est quand même bien faite !

Après déjeuner, la plupart des groupes s’en vont, il ne reste alors plus grand monde et on peut profiter tranquillement de cette pause relaxation. Puis il commence à se faire tard, il faut encore rentrer. Pour le retour, on ne repasse pas par les geysers mais directement dans le canyon. Finie la simple rando aquatique, débute alors le véritable canyoning ! On comprend mieux l’usage du casque, et du guide !

Certains passages sont assez délicats, il faut longer la paroi ou descendre un pas de 1/2m. On s’entraide avec d’autres personnes. C’est surtout au premier que reviennent les risques !

Il est possible de bivouaquer près des thermes, il n’y a pas pléthore d’emplacements, mais vous aurez probablement l’endroit pour vous… Il faut néanmoins trouver un moyen de garder vos affaires de bivouac au sec. Si la majeure partie du parcours ne pose guère de souci avec un sac lesté, ce n’est sans doute pas la même dans le canyon final. En cas de doute, on peut toujours repasser par les geysers et éviter la partie purement canyoning (Oh no !).

Une rando sur 2 jours est possible avec l’ascension du Solipulli et la traversée du glacier sur le cratère. Officiellement il faut un guide (et une autorisation) pour traverser le glacier. Auquel cas, peut-être est-il possible de contourner celui-ci… Il faut aussi gérer la logistique pour l’aller et le retour. Sur un week-end, il y a suffisamment de passage pour envisager du stop.

Prix : 4000/p

Volcan Solipulli

Difficulté

11km, 1050D+
7h prévues, 4h effectives

Aujourd’hui, direction le volcan Solipulli et son immense cratère glacé ! Les commentaires divergent sur l’état de la route, certains évoquent la nécessité d’un 4×4. On tente quand même le coup et à vrai dire la route est plutôt correcte mais particulièrement pentue. On se met en première, pas de folies, et on parvient tranquillement à l’entrée.

Le volcan appartient au parc national de Villarica nord qui est différencié de la partie sud (avec le volcan éponyme) et qui est gratuite depuis 2020. Le garde ne sait pas pourquoi mais tant mieux pour nous. D’ailleurs au contraire de bon nombre de réserves de la région (comme Conguillio), l’accès est ouvert les lundis et tous les mois de l’année, même en hiver (si tant est qu’on parvienne jusqu’ici…).

De l’eau est dispo à l’accueil, vous n’en verrez plus ensuite.

Le départ se fait dans les bois puis on parvient dans la zone volcanique où sable, roche et auracarias nous accompagneront jusqu’au sommet. On contemple ces derniers qui poussent en ces terres désolées. Au loin, on aperçoit le cratère avec de superbes nuances de rouge. L’ascension finale est longue et pentue, mais le sentier est plutôt bon. Un névé est à passer dans la dernière partie.

Là-haut, la vue est formidable ! L’immense cratère enneigé du volcan s’offre à nous.  Quelle merveille ce doit être lorsque la neige a entièrement fondu et qu’on voit le glacier, sans doute à la fin de l’été… Autour on aperçoit les célèbres sommets de la région : Lanin, Llaima, Villarica, Lonquimay…  

Prix : gratuit

Parc national Conguillio

Entrée principale par Melipeuco au sud. La route est asphaltée jusqu’à la bifurcation après le village puis c’est une piste essentiellement de terre (et poussière) qui parcourt tout le parc. Avec le nouveau système de billets, il faut réserver sa place en ligne et en été, il vaut mieux s’y prendre en avance. Comme tous les parcs de la région, l’entrée n’est pas possible le lundi. On a ouï dire qu’ils laissaient la barrière ouverte le soir, vous ferez ce que bon vous semble de cette information !

Directement à l’entrée, un premier sentier en boucle (20min) permet d’observer la jolie cascade de Truful Truful. Peu après un deuxième sentier Las Vertientes retrace le départ du rio Truful Truful depuis sa source.

La star du parc, c’est le volcan Llaima, haut de ses 3125m. Composé de 2 cratères, c’est un stratovolcan qui a forgé tous les paysages alentours, notamment dans cette première partie du parc couverte de roches et cendres volcaniques. C’est l’un des volcans les plus actifs d’Amérique du Sud, dont la dernière éruption remonte à 2008. En 4 siècles, il aurait connu près de 50 éruptions ! Quand on sait que 2 autres volcans de la zone, Villarica et Lonquimay, font également partie des plus actifs…

Attention ! Quand « Llaima fâché, Llaima cracher ! ».

On accède à la grande laguna Verde via un chemin parsemé de quelques rochers, c’est un peu bosselé mais ça passe. Plus au nord, un deuxième chemin permet de rejoindre le parking, peut-être plus doux… La laguna est jolie, quelques reflets verdâtres selon l’exposition, avec le volcan en fond. Le sol est sablonneux mais on peut marcher le long de l’eau. On s’arrête également de l’autre côté du lac où un nouveau sentier permet d’accéder à la plage. Ce sont des secteurs assez tranquilles, du moins en ce début de journée.

Arrêt suivant, la magnifique laguna Arcoiris ! Il y a déjà plus de monde. On fait le petit tour de la lagune pour l’admirer sous tous les angles. Un petit espace a été brièvement aménagé pour pique-niquer. L’eau est quasiment transparente avec des nuances bleu-vert fabuleuses et au milieu des arbres morts. Des panneaux expliquent que la lagune s’est formée suite à une éruption du volcan, noyant ainsi le bosquet.

On rejoint bientôt les rives du lac Conguillio. On croise le départ de la randonnée du Sierra Nevada, la plus prisée du parc, qu’on fera le lendemain. Pour ce jour, on emprunte une partie du sentier des contrebandiers à travers forêts et champs de lave, puis on enchaîne avec la petite boucle Los Araucarias qui passe par la cascade Velo de la Novia, très très jolie !

Fin de la journée avec le long sentier Los Carpinteros jusqu’à la laguna Captren. En chemin, des carpinteros (piverts) comme de partout dans le sud du Chili, des coigues et un araucania millénaire (1800 ans), considéré comme le deuxième spécimen le plus âgé au monde. La balade est un peu longuette et n’offrira pas les vues espérées sur les alentours. Cela dit, c’est roulant, relaxant, et il vaut mieux la faire en aller-retour pour éviter de finir couvert de poussière via la route (qui semble d’ailleurs bien plus pentue).

Plusieurs campings sont disponibles dans le parc, surtout du côté de l’administration près du lac. Pour les vans c’est un peu plus compliqué. Le ranger lors de notre entrée nous a confirmé qu’un emplacement nous était réservé, mais il n’a pas précisé s’il était payant. Quelques jours auparavant, d’autres voyageurs ont demandé à rester sur le parking près du lac mais ne disposant pas de toilettes, ils ont été forcés de s’acquitter de 15€ et ainsi accéder à celles du camping. Sur la piste d’accès, un emplacement indique « motorhomes y casas rodantes ». C’est au bord de la piste et pas forcément plat. Dans le doute, on ne redemande pas à l’administration et on se pose sur le parking. Aucun ranger ne passera et nous serons 4 véhicules à y passer la nuit.

Officiellement le camping sauvage n’est pas permis, mais on croisera quelques vans au départ du Sierra Nevada notamment qui semblaient bien installés au moment du petit-déjeuner.

Les campings sont plutôt sympas, les emplacements sont individuels avec un espace pour mettre la tente/voiture, une table pour manger et des douches chaudes.

Randonnée Sierra Nevada

Difficulté

12km, 500D+
6h prévues, 4h effectives

Au matin, retour à l’est du parc pour le fameux sentier qui tient son nom du fait qu’il s’élève le long de ladite montagne. Il est 9h et le parking est déjà quasiment plein !

Dès le départ, ça monte tranquillement à travers les bois. Les arbres sont immenses, d’abord les coigues qui se mêlent ensuite aux araucanias pour ne laisser plus qu’eux sur la fin. Au loin on aperçoit le volcan Villarica au-dessus de Pucon. Un premier mirador offre une superbe vue sur le lac et le volcan Llaima.

On continue de monter sur les flancs de la Sierra Nevada, le chemin est désormais très exposé au soleil. Au loin on dénombre moult cascades qui s’écoulent du glacier.  On parvient enfin au mirador final, après 2h30 environ. Le vent est calme aujourd’hui et le lac reflète tous les alentours.

La rando est simple, le dénivelé raisonnable, le chemin bien tracé, c’est parfait pour les familles même peu habitués à la randonnée. Les vues sont formidables, c’est un beau condensé de ce que la région d’Araucanie peut offrir : lacs, volcans au dôme parfait et ces arbres magnifiques que sont les araucanias.

Sortie par le nord en direction de Curacautin, la route est d’abord ténue et très pentue pour rejoindre la laguna Captren puis ce sont plusieurs kilomètres de bons cailloux jusqu’à la sortie du parc, avant de retrouver enfin le bitume.

Prix entrée du parc : 13500/p

Réserve nationale Malalcahuello

Sur la route depuis Curacautin, plusieurs points d’intérêt sont à noter, payants pour la plupart. Ce n’est cependant pas le cas du Salto de la Princesa, une jolie cascade de 20m de haut.

On était déjà passés par la réserve quelques mois plus tôt, entre pluie et brouillard. On avait seulement pu suivre le court sentier jusqu’à une petite lagune et marché jusqu’à l’araucaria millénaire, impressionnant. Cette fois, on compte profiter du beau temps pour observer un peu les alentours et nous rendre au cratère Navidad.

La route depuis le village est dans un piètre état avec des trous de partout. Bizarrement on s’en sort bien mieux qu’il y a quelques mois, serait-ce l’habitude ? A l’arrivée au centre de visiteurs, il n’y a personne et une pancarte fermée est au départ des sentiers. Non, on ne nous la fera pas une deuxième fois !

On profite une nouvelle fois du magnifique araucaria en face de la cabane et on reprend la route en direction de la station de ski. Après la sortie des bois, le décor devient désertique, presque lunaire. Le volcan Lonquimay se dresse en face, au-dessus de la station. Ça doit faire son effet de skier sur un volcan actif !

La piste de terre est excellente, bien mieux que le gruyère pavé qui l’a précédé. Un panneau en bord de route annonce le départ pour le cratère Navidad. Le sol est sableux, on parcourt des dunes volcaniques et la montée (notamment la première partie) particulièrement exigeante. Heureusement elle n’est pas bien longue, on parvient alors à un magnifique cratère coloré. Face à nous, les anciennes coulées de lave offre une vision apocalyptique de la région dont on entrevoit les principaux sommets : Villarica, Llaima, Tolhuaca, Callaqui… Le cratère est tout récent, il date de la dernière éruption du Lonquimay en 1988, le jour de Noël, d’où son nom Navidad.

On recommande grandement cette petite randonnée très accessible (du moins, avec un véhicule !). Il faut crapahuter un peu dans le sable mais c’est à la portée de tous et la récompense en vaut clairement la chandelle !

D’autres possibilités de randonnées existent dans les environs (laguna Blanca, volcan Tollhuaca…), il est en outre possible de gravir le Lonquimay et ses 2865m ! Les rangers semblaient peu disposés à nous laisser tenter l’ascension au printemps mais ils nous l’ont presque proposé quelques mois plus tard en été, une fois que la neige avait complètement disparue. On a déjà des projets de volcans pour les prochaines semaines, on passe notre tour pour celui-ci !

Prix : gratuit

Laguna Espejo

Difficulté

20km, 950D+
6h effectives

A la sortie du tunnel après Malalcahuello en direction de l’est et de l’Argentine, un chemin sur la droite permet d’accéder au parking pour la randonnée du lago Espejo (« miroir »). C’est une randonnée qui permet de monter du côté nord-ouest de la montagne Sierra Nevada, exactement à l’inverse de Conguillio.

On dort sur le parking au départ ; derrière la clôture (au travers de laquelle il faut passer pour accéder à la rando) il y a d’ailleurs de supers spots de bivouac près de la rivière ! On sera réveillé 2 fois dans la soirée, par des randonneurs bien tardifs et par quelques fêtards qui se garent pour boire des coups avec la musique. C’est un truc très chilien/argentin, se garer sur un parking perdu, le volume à fond, au beau milieu de la nuit.

Au matin, c’est parti avec un bon gué glacé pour commencer ! Pas trop d’eau à cette époque heureusement, mais ça réveille alors que les premières lueurs du jour Le chemin trace à travers la plaine, croisant au passage quelques farouches bestiaux, puis grimpe à travers les bois, parfois dans l’ombre, parfois exposé.

A la sortie des bois on aperçoit une magnifique cascade qui s’écoule de la falaise ornée d’auracarias. Plus loin, on croise un bivouac intermédiaire en bord de rivière, le coin est très sympa.

Après une bonne traversée d’un champ de pierre, on parvient à la belle lagune Espejo, surmontée d’un grand glacier. Les vues nous rappellent la Patagonie il n’y a pas si longtemps. Une belle cascade s’écoule du glacier.

La rando est un peu longue mais offre une bonne diversité de paysages. La première cascade est formidable ainsi que tout le décor final. Ça constitue une bonne rando familiale, un peu plus compliquée que le sentier Sierra Nevada du parc Conguillio.

Prix : gratuit

Région des lacs

La région des lacs qui débute au sud de Pucon jusqu’en Patagonie est également une destination privilégiée des chiliens pendant l’été. Nous y passerons en octobre, avant le début de la saison touristique. La région est très jolie mais on ne s’attardera pas. Nous sommes attendus en Patagonie et la météo ne prête guère au vagabondage.

On serpente entre les différents lacs, beaucoup de parties sont privées et ne peuvent être accédées. Il y a énormément de campings, on se dit que ce doit être bondé en période estivale. On prend le soin de s’arrêter dans chaque village pour parcourir le littoral.

Bilan

L’Araucanie restera une parenthèse ensoleillée dans notre périple et l’une de nos régions favorites : lacs, glaciers, volcans… On aurait aisément pu y passer 1 mois ! C’est une région magnifique qui propose une multitude d’activités, en été comme en hiver. On déconseillera de passer au printemps comme ce fut notre cas où bien des parcs seront fermés. L’automne est en revanche un bon compromis, lorsque les arbres se parent de leur manteau doré offrant avec les araucarias des couleurs formidables.

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