Après El Chalten, on a besoin de calme et de tranquillité. On décide de sortir des sentiers battus avec un parc national méconnu, un peu plus au nord.
Non, pas le glacier !
On a entendu parler du parc pour la première fois côté chilien, un couple d’allemands prévoyait un trek de plusieurs jours du côté du cerro San Lorenzo. En trifouillant un peu sur les topos, nous n’avons pas forcément trouvé grand-chose à ce sujet. Plus tard, en recherchant des infos sur la zone et notamment le nouveau parc Patagonia du côté argentin, on commence à vaguement déceler l’existence du parc national Perito Moreno (et non, pas le glacier !). Situé à 310km au sud de Perito Moreno (la ville, pas le glacier !), il porte le nom du Perito Moreno (toujours pas le glacier !), éminent naturaliste et explorateur argentin, de son vrai nom Francisco « perito » (l’expert) Moreno.
Vous l’aurez compris, dur dur de trouver des infos sur internet avec un nom pareil… Forcément on tombe vite sur des articles du glacier éponyme, peut-être le site le plus visité d’Argentine. Si le site du gouvernement fait bien mention du parc, impossible de trouver un site officiel qui référence les sentiers et informations. Un peu par hasard, on tombe sur le site lagosescondidos, le voilà ce fameux portail officiel !
Pour une raison inconnue, le site n’utilise pas le nom du parc. D’un côté on se dit qu’ils feraient mieux de le renommer pour sortir de l’ombre du grand frère, d’un autre cela lui permet de demeurer paisiblement dans l’anonymat. Peut-être même est-ce souhaité ?
Car s’il est déjà difficile de trouver des infos, aucun panneau sur la route ne l’indique, même à la jonction avec la piste qui nous y conduit… Il est également compliqué de les contacter. La seule possibilité est par email et si nous avons quand même reçu 2 réponses en 2 semaines, d’autres n’ont jamais eu de retour.
Enfin, nous l’avions cherché longuement sur nos topos ; si le parc apparaît bien ainsi que les routes principales (encore que la légende ne les marque pas forcément comme des pistes routières), la plupart des sentiers et certains refuges ne sont encore pas encore tracés sur OSM.
Le parc national

Maintenant qu’on a les infos, on peut vous les donner !
Le parc a plus d’une dizaine d’années, certains commentaires de 2012 l’évoquent déjà. En 2016, de nombreuses personnes ont œuvré pour la mise en place d’un réseau de sentiers à travers celui-ci. Ce sont 90km de piste et plus de 100km de sentiers qui ont été élaborés et creusés pendant près de 2 ans. Avec le soutien de plusieurs villes et associations locales, ainsi qu’un mécène étranger (semble-t-il), de nombreux refuges ont été aménagés ces dernières années.
En bois, ils sont neufs, luxueux, confortables, on en a rarement vu d’une telle qualité. Et par-dessus tout, ils sont gratuits, une rareté en Patagonie. Ils disposent tous d’un réchaud, les sommiers sont équipés de matelas et parfois on a même vu des tasses, couverts, une marmite ou une planche en bois. A côté, des toilettes sèches et de l’eau… directement dans le lac/ruisseau. Ah la Patagonie…



Compliqué de réserver par mail, entre les temps de réponse et la nécessité à certaines périodes (nouvel an pour nous) de réserver bien avance, ce qui est toujours difficile à estimer sur un voyage à long terme. Le mieux, si tant est que vous ayez du temps devant vous, est sans doute d’arriver le matin à l’ouverture et d’établir votre planning en fonction des disponibilités des refuges.
Pour les vans et consorts, il existe au moins 3 emplacements où il est possible de passer la nuit : lago Burmeister, parking Belgrano et parking Rio Lacteo. Ces 3 stationnements disposent de toilettes sèches, normalement obligatoires pour « pernoctar » (passer la nuit) au sein des parcs nationaux argentins. Enfin pour les personnes en tente qui n’auraient pas de place en refuge, il existe 2 emplacements de camping au lago Burmeister et dans le secteur El Rincon.
Clairement, il est compliqué de se rendre au parc sans moyen de transport personnel. Il n’y a que peu de passage sur la piste, pas de transport public et les randonnées sont toutes distantes de plusieurs kilomètres. Cela explique en partie le peu de visites qu’il reçoit.


Randonnées
Plusieurs randonnées existent, distantes de quelques kilomètres :
- Circuit Azara
- Circuit Péninsule Belgrano
- Sendero Rio Lacteo
- Cerro Leon
A cela on ajoute quelques courts sentiers, plutôt pour accéder à des points de vue : Cañadón del Río Volcán, lago Burmeister…


Lago Burmeister
Court sentier pour accéder à un point de vue sur le lac. Le décor est bien sûr somptueux, on y passera la première journée (très pluvieuse) et la nuit. Au matin une fine pellicule de neige a recouvert les cimes pour offrir un beau contraste avec le bleu du lac.


Circuit Azara
52km (boucle), 1000D+
3-5 jours estimés, 2 jours effectifs
C’est l’itinéraire le plus long du parc, on vous conseille 3 jours. On l’a réalisé en 2 jours seulement, mais clairement Camille en avait plein les pattes sur la fin. 4 refuges existent (avec dômes et emplacements), on peut aisément répartir sur 3 jours. On a aussi croisé des familles qui prennent le temps et s’arrêtent à chaque refuge sur près de 5 jours !
Une première boucle, plutôt courte, permet notamment d’accéder au mirador du lac Belgrano. S’ensuit une portion en aller-retour puis la seconde boucle, plus longue, qui vous offrira de beaux points de vue sur le lac et les montagnes environnantes.
C’est le premier jour, on est un peu pressés. On a longuement papoté avec un sympathique couple belge partis pour 15 ans (15 ANS !!!) et on part tard, en début d’après-midi. La veille, on a réussi à obtenir une nuit au refuge Azara, nous avons donc 24km à parcourir pour atteindre notre petit cocon de bois où nous réveillonnerons pour le nouvel an. A l’aller on va longer les montagnes, ce n’est pas forcément la partie la plus belle, mais elle reste très plaisante, on ne croise personne du trajet. Les montagnes sont colorées, l’itinéraire plutôt vallonné mais il se parcourt sans grande difficulté.




Sur la dernière partie, on prend de la hauteur et on découvre une superbe vue sur les lacs Azara, Escondido et Nansen. Avec les lueurs du coucher de soleil, c’est assez exceptionnel. On découvre en dessous la petite cascade Azara, magnifique !
Nous arrivons finalement de nuit au refuge. Un couple de Buenos Aires est déjà là, on fêtera donc la nouvelle année avec eux. Repas de fête : pastas et sauce pomarola, accompagnées d’un malbec local. En dessert bien sûr un des meilleurs alfarores trouvé dans une petite boutique artisanale à El Chalten. 23h45, tout le monde est déjà prêt à dormir, tant pis la bonne année ça sera pour le lendemain.
Réveil chaleureux dans ce refuge où le poêle à bois a bien réchauffé la pièce. Nous avons du mal à quitter cet endroit tant il est idyllique. Nous reprenons la route, 30km de marche nous attendent. Quelques orchidées font leur apparition. Cette journée consistera surtout à longer le lac Belgrano. Nous croiserons plusieurs petites lagunes, le soleil éclatant offre un nouveau regard sur les montagnes que l’on a suivi la veille. Pourtant les derniers kilomètres, heureusement plats, sont interminables, on en a plein les pattes.
Il ne nous fallait rien de plus pour apprécier ce passage en 2025. Une météo parfaite, presque seuls au monde et des paysages dont on avait du mal à détourner le regard !









Circuit Belgrano
16,8km, 366D+
5-6h estimées / 4h effectives

C’est la boucle la plus prisée puisqu’elle permet d’admirer les différentes nuances du lac Belgrano et qu’elle est d’une distance raisonnable pour assez peu de dénivelé. Si elle peut se réaliser en une seule journée comme ce fut notre cas, la boucle dispose de 4 beaux refuges dont vous auriez tort de passer à côté ! Un circuit « chico » existe pour éviter de parcourir toute l’île, en coupant au travers. S’il réduit la distance par 2, il n’offre néanmoins pas les plus belles vues, au bout de la presqu’île.
Au départ, on croise une mouffette, sans doute aussi surprise que nous. Elle se défend en… présentant son derrière et en projetant un liquide nauséabond sur John. Il faudra bien plusieurs jours pour que l’odeur se dissipe…
La plus belle partie est sans doute côté sud où on longe la côte. Le premier refuge se situe au départ, idéal pour ceux qui arriveraient tardivement sur place. Le second refuge, Archipielago, a sans doute notre coup de cœur, complètement isolé en bord de lac, seuls au monde. Mais les autres ne sont pas en reste, notamment le refuge suivant, Dos Bahias !
Au bout de la presqu’île, la « confluence » des eaux offre différentes nuances de bleu au sein même du lac Belgrano, nous n’avions jamais vu ça ! Les eaux turquoises se mêlent aux nuances laiteuses des fontes de glacier. Ça nous rappelle un peu la Confluencia entre le rio Baker et le rio Neff sur la Carretera Austral. On s’assied et contemple le spectacle, calebasse de maté en main.
La suite de la boucle se fait dans l’intérieur des terres. On profite de quelques vues sur la partie nord du lac, laiteuse, et à la fin d’un magnifique mirador sur l’isthme qui permet d’accéder à la péninsule et sépare les 2 teintes du lac.




Cerro Leon
7km (aller-retour), 600D+
3-4h estimées, 2h effectives
Enfin ça grimpe ! Et ça grimpe dur. 2 départs semblent possibles, depuis l’estancia (plus court) ou depuis le nord comme dans notre cas. C’est d’abord plat, sableux, puis ça monte vertical, en 2 fois. Là-haut, du vent évidemment, et de splendides vues à 360° sur le lac Belgrano, le lago et le rio volcan. On peut apprécier en un seul cliché le camaïeu de bleu offert par les eaux du Belgrano. Wow !




Rio Lacteo et laguna de los tempanos
Partie 1 : Rio lacteo 11,5km (aller), 500D+
3-6h estimées
Partie 2 : Laguna de los tempanos 5,2km (aller-retour), 100D+
1h30-3h estimées
Au nord, un peu en retrait, la vallée du rio Lacteo permet de se rapprocher du cerro San Lorenzo, le plus haut sommet de la région.


Souvenez-vous, il n’y a pas si longtemps (au moins un siècle pour nous), avant de terminer la Carretera Austral nous avons pris un détour pour découvrir le glacier Calluqueo, fabuleuse mer de glace où nous aurons passé un jour complet seuls au monde. Eh bien le sommet duquel s’écoule le glacier est le San Lorenzo, pile poil à la frontière. Il possède 3 glaciers, un côté chilien et deux côté argentin.
Doug Tompkins, encore lui (déjà à l’origine avec sa femme des parcs Patagonia ou Pumalin), avait racheté les terres à une estancia, et les a léguées en 2013 à l’état argentin pour étendre le parc Perito Moreno. D’ailleurs le dernier refuge de la zone porte le nom du couple.
Après une nuit sur le parking, malheureusement assaillis par des hordes de taons en journée (ce qui semble être le cas de toute la pampa argentine quand les chaleurs de l’été se font sentir), nous nous engageons sur le sentier. C’est un peu vallonné mais très roulant, on remonte peu à peu la vallée en suivant le rio Lacteo qui tient sans doute son nom de son apparence bleu laiteux comme beaucoup de rivières nées des glaciers. On croise quelques guanacos en chemin. Un voire 2 glaciers apparaissent entre 2 pans de montagne. Plus loin, le sommet pyramidal du San Lorenzo se découvre peu à peu, constituant une immense muraille de roche (granitique ?) surmontée d’une bonne couche de glace.




On parvient au campement constitué d’emplacements de camping, d’un beau refuge de 3 personnes et de 3 dômes. Nous passerons la nuit dans un de ces derniers, ils sont plutôt sommaires avec 2 lits, 2 matelas et une table, mais au moins on est à l’abri. Avec le soleil, la chaleur est étouffante à l’intérieur, espérons que ça se rafraîchira ce soir. On pose les sacs et on se lance sur la dernière portion du sentier jusqu’à la laguna de Los Tempanos (icebergs).
Ça commence par un gué, pas le plus froid mais définitivement le plus long qu’on ait fait jusque-là. Heureusement l’eau n’est pas bien haute à cette époque. On poursuit en direction du cerro, plus rien autour sinon des ruisseaux et des rochers de toute part. C’est un peu longuet sur la fin mais on parvient à la lagune en 1h30. Quelques icebergs rendent justice à son nom, mais c’est bien le San Lorenzo qui capte toute l’attention. La vue est superbe, quoique le soleil soit un peu trop puissant, ne permettant pas d’apprécier les différentes nuances.

Retour au campement, on profite du soleil. Pâtes en crème d’asperge comme au bon vieux temps et on se couche tôt, lever de soleil prévu. A 5h15 le réveil sonne, l’air est glacial, Camille s’est caillée toute la nuit et a bien mal dormi, elle est plutôt ronchonne. On fait un p’tit café qu’on met dans le thermos et on parcourt les… 200m qui nous séparent du bord de la rivière. Le soleil se lève autour de 5h45, comme au Fitz Roy une semaine plus tôt, et illumine le San Lorenzo. On profite du moment, enfin un vrai lever de soleil ensemble après l’échec de Torres del Paine. Pas le temps de traîner, ça caille et on a de la route jusqu’à la voiture. Le chemin de retour est un peu monotone et on est heureux de retrouver le van.



On repasse par le centre d’accueil pour le check-out et glaner un peu de wifi pour la première fois en 2025. Heureux hasard, on croisera la famille Poudre d’escampette en repartant, sans doute pour la dernière fois après 2 mois à s’entrecroiser en Patagonie.
Points d’attention
Le parc met bien en garde sur plusieurs points :
- Essence : au minimum 210km (Gobernador Gregores) le séparent de la station la plus proche. Le véhicule doit donc pouvoir au moins rouler les 420 km d’aller-retour, voire davantage si vous ne repassez pas par Gobernador. A cela on ajoute plus de 90km de piste au sein du parc. On a vu des personnes repartir plus tôt par manque de carburant ! En cas d’urgence, Bajo Caracoles a parfois de l’essence (forcément à prix exorbitant) et une estancia sur le chemin (Menelik) semble pouvoir en vendre également (à prix encore plus exorbitant), mais cela reste purement hypothétique. Prenez bien un bidon de rab !
- Météo : Patagonie rime avec cacophonie, celle de la météo. En début et fin de saison, attention aux chutes de neige qui pourraient bloquer la route. Début janvier lorsque nous y étions, un sacré orage a également bloqué la route en direction de El Chalten pour plusieurs jours. Regardez bien la météo avant de partir et préparez-vous en conséquent ! Même s’il peut faire très chaud en été, la température retombe fortement la nuit et le vent est parfois glacial.
- Réseau : aucun réseau dans le parc (ni même bien avant) mais le bureau des rangers dispose du wifi en libre accès.
On a aimé
- C’est tout plat : si les panneaux à l’entrée des sentiers affichent le profil, le dénivelé n’est même pas indiqué tant il est faible (exception faite du Cerro Leon). Après les bonnes pentes d’El Chalten, on était plutôt contents de retrouver un sentier roulant. Pour les familles ou les personnes qui ne sont pas des fanas de rando, le parc offre de belles possibilités de balades plutôt tranquilles.
- C’est gratuit : incroyable mais vrai. On a rarement vu en Amérique latine des sentiers si bien balisés, et jamais des refuges (non gardés) d’aussi bonne qualité. Et pourtant, tout est gratuit !
- C’est peu connu : le parc est méconnu, reculé, souvent confondu avec le glacier Perito Moreno, il est probable que vous ne croisiez guère plus de quelques personnes sur les sentiers en haute saison. En Patagonie, c’est le parc le plus désert qu’on ait vu. Un vrai havre de paix.
On a moins aimé
- C’est tout plat : avec toutes ces montagnes autour, on aurait quand même aimé prendre un peu de hauteur parfois pour observer les massifs et glaciers de la Cordillère.
- C’est gratuit : forcément, la gratuité engendre également quelques abus. On a souvent constaté des refuges vacants alors que tout le mois était réservé lorsque nous sommes arrivés. A priori les personnes ne sont pas venues, sans pour autant annuler leur réservation. Le parc n’impose pas de limite sur le nombre de refuges réservés et permet de rester 2 à 3 nuits au sein d’un même refuge, forcément ça fait moins de place pour les autres.
- C’est peu connu : difficile de trouver des infos sur les blogs, communication difficile par mail, aucun panneau depuis la route 40, on s’y est rendu sans être sûrs de ce qu’on y trouverait.
Bilan
Sans surprise, on a adoré le parc. Ce n’est pas le plus impressionnant, ce n’est pas toujours le plus grandiloquent… Ici pas de mer de glace, pas de glacier à chaque virage. Mais quel plaisir, quelle tranquillité et quelle beauté brute ! Et ces petits refuges douillets…. Fantastique !
Idée trajet
Guère de possibilités au sud en venant de El Chalten, on suit une route 40 dans un état très variable. Au nord en revanche, 2 possibilités : piste classique depuis la route 40 ou si vous avez un 4×4 et des envies d’aventure un chemin rejoint Lago Posadas depuis le parc, mais il vaut mieux se renseigner sur l’état au préalable.
Ensuite on conseille fortement la route 41 jusqu’à Los Antiguos offre un panorama exceptionnel. On peut la rejoindre à partir de Lago Posadas ou au-dessus de Bajo Caracoles, auquel cas on passe par le secteur El Sauco du parc national Patagonia argentin.


On peut passer au Chili via le paso Roballos sur la route, qui traverse le parc national Patagonia chilien cette fois, ou remonter jusqu’à Los Antiguos en suivant la frontière. La piste est de bonne qualité mais se méfier des périodes humides qui la rendent argileuse au possible !







A Los Antiguos, on peut passer la frontière à Chilechico et accéder au secteur Jeinimeni du parc Patagonia chilien. En reprenant la route côté argentin en direction de la ville de Perito Moreno, c’est un autre secteur du parc Patagonia argentin qu’on croise, celui de La Ascension. Côté argentin, tous les secteurs (gratuits) incluent un camping (également gratuit).
En prenant la 40, on peut accéder à 2 autres secteurs du parc Patagonia : la Cueva de los Manos (le plus connu), une grotte où sont présentes des empreintes de main préhistoriques, et Canadon Pinturas qui propose +50km de sentiers de rando.
Pour notre part, on a remonté la 41 sans problème en dormant au camping du secteur El Sauco puis on a passé 2 nuits au secteur La Ascension. Là-bas, on s’est lancé dans une rando du parc avec un balisage très discutable et pas un seul autre randonneur !
L’itinéraire le plus long rejoint la Meseta, une formation rocheuse qui fait office de mirador sur la vallée et le lac Buenos Aires, mais il est plutôt conseillé sur 2 jours. Sinon on peut faire une boucle comme nous en allant à la laguna Coa puis en revenant par le sentier de la Meseta. L’environnement est terriblement aride : sable, plante épineuses et soleil écrasant composent le tableau. Au loin, derrière soi, on aperçoit le beau et grand lac Buenos Aires, partagé avec le Chili. Le sentier est plutôt monotone, quelques formations rocheuses sur le chemin, et puis la coquette lagune Coa avec des petits îlots sur lesquels reposent des dizaines d’oiseaux.


En redescendant en direction du Puesto Amarillo, on se sépare. Camille traîne un peu les pattes, et John est pressé d’aller changer le pneu qui n’a pas autant apprécié le passage sur la route 41. Il propose de redescendre chacun de son côté comme le sentier était plutôt bien balisé jusque-là. Évidemment, tout ne va pas se passer comme prévu ! La végétation a repris ses droits, le balisage est caché ou manquant et on se perd tous deux sur le retour. Impossible de retrouver l’autre, alors on essaiera chacun de s’en sortir. On traverse des champs avec les herbes jusqu’au torse, un terrain marécageux, on se couvre d’épines (saloperies !) sur tous les vêtements, en plein cagnard ! On mettra probablement autant de temps (sinon plus) pour redescendre que pour monter !
Heureusement, au retour le camping du parc est plutôt sympa : toilettes et douches tièdes, barbecues avec grille, et plusieurs tables à disposition. Tout ça à 2 pas de la plage !